Une question essentielle

Quelle convergence entre l’ascète yogi tibétain Milarepa et Madame Guyon, la grande mystique chrétienne ? entre Ramana Maharshi et le célèbre soufi Al-Hallâj ? Quel dénominateur commun à ces êtres hors de l’ordinaire qui, de façons apparemment tellement différentes, ont gravi les échelons menant à la réalisation ultime ? Ne s’agit-il pas d’une question de la plus haute importance ? s’interroger sur ce qu’est le cœur d’une pratique ?

Swami Abishiktananda : il n’y eut plus ni Toi, ni moi !

Le soleil a atteint son zénith, il ne se couchera plus, il ne se lèvera plus, seul il se tient au centre de tout. Jamais il ne se coucha et jamais il ne se leva, pour celui qui sait…

La nuit est comme le jour au monde du Brahman, lumière indéfectible… Entre ce monde et celui-ci, l’âtman est le barrage, le pont qui mène à l’immortalité, mais sur lequel rien ne passe de ce monde-ci, ni mort ni mal ni bien ni douleur, ni rien de ce qui passe…

(Chandogya-upanishad, 3, 11 — 8, 4).

La méthode directe de cette réalisation est la pratique de dhyâna sur la foi au gourou, dans le silence de plus en plus total du mental et des sens.

Il me faut renoncer à ce que ce soit moi qui fasse l’expérience du Soi, qui ait le darshana de l’âtman.

Il me faut renoncer à ce que ce soit moi qui ait la joie de voir et de posséder Dieu.

Il n’est plus de joie sienne pour celui qui est passé à la vision de l’être et qui contemple la lumière intérieure. Car il n’est plus de moi pour jouir et se réjouir — et pas davantage pour souffrir — de quoi que ce soit. Il n’est qu’une joie, la Joie de l’Être, la joie d’Être en Soi, « Dieu tout en tous », en Soi.

Ce que Gnânânanda résuma un jour à Vanya en un verset de sa façon :

Quand j’atteignis le fond de Toi,
Oh ! qu’advint-il de moi ? Oh ! qu’advint-il de Toi ?
Quand j’atteignis le fond de moi,
il n’y eut plus ni Toi, ni moi !

Gnanananda  un maitre spirituel en pays tamoul par Swami Abhisiktananda

Majjhima Nikaya

« La Vérité est noble et douce. La Vérité peut vous libérer de tous les maux. Il n’y a pas au monde de sauveur comparable à la Vérité.

Faites confiance à la Vérité, même si vous n’étiez pas capable de la comprendre, même si sa douceur avait quelque chose d’amer, même si au premier abord, vous auriez envie de vous dérober devant elle. Faites confiance à la Vérité.

La Vérité est on ne peut meilleure telle qu’elle est. Nul ne peut la changer, nul ne peut l’améliorer. Ayez foi dans la vérité et vivez-la.

Le moi est fiévreux, le moi est perpétuellement changeant, comme un rêve. Mais la Vérité est claire, sublime, éternelle. Rien n’est immortel sauf la Vérité, car seule la Vérité existe pour toujours. » Majjhima Nikaya

Visuddhi Maga

« Tout comme l’espace s’étend partout, sans discrimination, l’élément immaculé qu’est, en sa nature essentielle, l’esprit, est présent en tout. »

Visuddhi Maga

Majjhima Nikaya : La réalité sublime

 La Réalité qui s’est présentée à moi est profonde et difficile à voir ou à comprendre parce qu’elle est au-delà de la sphère de la pensée. Elle est sublime et inégalée, mais subtile, et ne peut être trouvée que par ceux qui s’y consacrent.  Majjhima Nikaya

Edouard Salim Michael : L’intégrité morale

« Le développement de l’intégrité morale et de la vérité d’être est donc indispensable au chercheur dans sa quête spirituelle.

S’il fait une promesse, il doit la tenir, si difficile que ce soit pour lui. Il doit constamment se tenir sur ses gardes et relever tout mensonge inconscient, inexactitude ou malhonnêteté vis-à-vis des autres ou de lui-même. Il lui faut veiller sur ses pensées, ses paroles et sa manière d’être avec autrui. Il doit s’efforcer d’être aussi honorable et sincère qu’il le peut, aussi bien avec lui-même qu’envers tous ceux avec qui il entre en relation.

Il lui faut apprendre à éprouver de la compassion pour chaque être qu’il côtoie, car il ne sait jamais quelle profonde douleur morale ou quels soucis ce dernier peut porter en lui. Il doit devenir conscient du fait que, d’une manière ou d’une autre, tous les êtres souffrent.
Si, dès le tout début de sa quête, le chercheur ne développe pas, parallèlement à son travail spirituel, une intégrité morale, alors, il peut être absolument sûr que ses luttes ne lui apporteront pas la véritable compréhension ni l’épanouissement spirituel qu’il recherche. Ses efforts mal dirigés pourraient même accentuer et cristalliser ses tendances indésirables, les rendant encore plus difficiles à déraciner par la suite.
Fidélité à soi-même signifie également fidélité aux autres ; ce que l’on souhaite pour soi-même, on doit aussi le souhaiter aux autres. Si quelqu’un ne veut pas qu’on lui vole son bonheur, il ne doit pas voler celui des autres.

Le chercheur doit commencer ce travail spirituel en comprenant clairement qu’il n’existe rien dans l’Univers qui ne soit partie du Tout, et que, si chaque chose est une partie du Tout, alors il n’y a que l’Un. Tous les êtres et toutes les choses dans le monde, ainsi que toutes les planètes et toutes les étoiles sont des parcelles de l’Etre Divin Universel, de la même manière que la tête de quelqu’un, son cou, son tronc, ses membres, ses organes internes et ses cellules sont des parties de la totalité de lui-même. Quel que soit le mal fait à l’une d’entre elles, le tout en souffrira inévitablement tôt ou tard. C’est pourquoi les valeurs morales et la sincérité d’être font l’objet de tant d’insistance tout au long du texte suivant. »

La voie de la Vigilance Intérieure ( Introduction)

Ansari de Hérat mystique persan : Prière

Seigneur, moi, un mendiant, je Te demande plus que n’en peuvent demander mille rois. Chacun a à Te demander quelque chose dont il a besoin. Moi, je viens Te demander de me donner Toi-Même.

Ansari de Hérat – mystique persan

Beethoven: l’Amour de l’humanité

» Divinité, tu vois d’en haut au fond de moi, tu sais que l’amour de l’humanité et le désir de faire du bien m’habitent. »

 » Je ne reconnais en aucun être humain d’autre signe de supériorité que la bonté — là où je la trouve, là est mon foyer. »

Beethoven écrit à  Bettina Brentano :  » La musique est une révélation supérieure à toute sagesse et à toute philosophie…Les artistes sont de feu, ils ne pleurent pas… Celui qui a compris ma musique une fois, celui-la doit se faire libre de toutes les misères où les autres se trainent. »

Et, à  propos de lui,  Bettina Brentano a écrit: « Pour tout ce qui regarde l’art, il est tellement un seigneur et si vrai qu’aucun artiste ne peut en approcher. Mais, dans le reste de sa vie, sa distraction est un objet de risée et il est si naïf qu’on peut lui faire faire ce qu’on veut.  « 

Alexandre Jollien (Vidéo) Sur le chemin de Bouddha

Extrait de la conférence d’Alexandre Jollien du 15 avril 2010
Sur le chemin de Bouddha, à la recherche des antidotes.
« Un mot peut-être sur la parole juste: C’est s’abstenir non seulement de mentir, mais d’exagérer et de blesser. C’est s’abstenir de vanter l’autre, de critiquer l’autre.
Il y a de quoi faire.  »

Grégoire Palamas (Mont Athos) :

« La conversion de l’esprit vers lui-même consiste à se garder lui-même…

Celui qui persévère dans cette concentration de l’esprit et cet essor vers Dieu, en contenant énergiquement les évasions de sa pensée, s’approche intérieurement de Dieu, entre en possessions de biens ineffables…

Garder l’esprit et joindre la prière à cette garde : cela n’est pas tellement difficile. Mais persévérer longtemps dans cet état générateur d’ineffable, c’est la difficulté même. Le labeur de toute autre vertu est insignifiant et léger en comparaison. Voilà pourquoi beaucoup renoncent …


… Prenez quelqu’un qui, par son assiduité à la prière ait purifié l’acte de son esprit, ait connu une illumination partielle, () s’il s’estime pour cela purifié, il s’abuse et, par sa présomption, ouvre la porte toute grande à celui qui n’attend qu’une occasion pour le duper.
Si, au contraire, il mesure l’impureté de son coeur et qu’au lieu de s’élever pour cette pureté partielle, il s’en fait un moyen et un auxiliaire, il verra plus nettement l’impureté des autres puissances de l’âme,

il progressera dans l’humilité () et découvrira les remèdes appropriés à chaque puissance de l’âme () ; cet itinéraire le conduira à la pureté parfaite, vraie, stable de coeur et d’esprit.

Nul n’y saurait atteindre que par la perfection de l’action, de la perpétuelle contrition, de la contemplation et de la prière contemplative.
Grégoire Palamas (1296-1319)


Alexandre Jollien : Vidéo – L’abandon de soi

Philosophe écrivain

JT 13h France2 – Interview d’Alexandre Jollien par Élise Lucet

Vidéo