Une question essentielle

Quelle convergence entre l’ascète yogi tibétain Milarepa et Madame Guyon, la grande mystique chrétienne ? entre Ramana Maharshi et le célèbre soufi Al-Hallâj ? Quel dénominateur commun à ces êtres hors de l’ordinaire qui, de façons apparemment tellement différentes, ont gravi les échelons menant à la réalisation ultime ? Ne s’agit-il pas d’une question de la plus haute importance ? s’interroger sur ce qu’est le cœur d’une pratique ?

O Ananda : Soyez une ile

“O Ananda,
Soyez une île pour vous-même.
Prenez le Soi comme refuge.
N’allez vers aucun refuge extérieur.
Tenez sans relâche au Dharma comme à une île.
Tenez sans relâche à la Vérité comme à un refuge.
Ne cherchez de refuge en qui que ce soit à vos côtés…
Et ceux qui, Ananda, prendront le Soi comme une île,
N’allant vers aucun refuge extérieur,
Mais tenant sans relâche à la Vérité comme à leur refuge,
Ce sont eux, Ananda, qui atteindront les hauteurs suprêmes
— mais ils doivent être désireux d’apprendre.”*

Dhammapada

La réincarnation : En Ecosse, un enfant se souvient de sa vie antérieure ( Vidéo)

Les ouvrages de Stevenson sur le sujet sont une base essentielle. Ian Stevenson a recoupé avec toute la rigueur d’un scientifique les souvenirs d’enfants se souvenant de vies antérieures. Il a pu même assister à des retrouvailles d’un enfant avec sa famille d’une vie passée. Cela n’est pas un écrit si ancien soit-il, ni des spéculations. Ce qui est intéressant, c’est qu’après avoir passé toute sa vie à collecter des données, il dit : nous ne savons pas grand chose sur ce phénomène, il existe c’est certain des souvenirs qui s’inscrivent sur un support non charnel pour qu’un enfant puisse affirmer, je m’appelais untel, je faisais telle chose, j’étais marié, etc.. etc.. avec des détails d’une précision qui ne s’invente pas.
Ce matériel recueilli avec soin pendant des décennies doit être pris en considération dans toute discussion sur ce sujet.
Ce qui est très interpellant dans les cas étudiés par Stevenson, c’est leur faible nombre par rapport à l’humanité en général. Très peu d’enfants se souviennent. Cependant, parmi ceux qui se souviennent, il y a un pourcentage élevé de morts jeunes dans des conditions traumatiques. Comme si la soudaineté de la mort imprimait quelque chose dans le continuum psychique.

La question qui demeure est pourquoi nous ne nous rappelons pas de ces vies si elles ont existé ?
Les Grecs qui croyaient en la réincarnation (voir Platon) disaient que le défunt buvait l’eau du fleuve de l’oubli.

Nous savons bien pourtant que certaines personnes naissent avec des aptitudes tout à fait extraordinaires, on peut dire cela de tous les grands musiciens, Mozart bien sûr, mais aussi Beethoven et tous les grand(e )s mystiques.

Qu’est-ce qui se réincarne ? pourquoi, pourquoi est-ce que la plupart oublient tout ? est-ce qu’il y a une limite à la réincarnation ? Comment concilier l’augmentation de la population avec ces faits ?

Je pose plus de questions que je n’ai de réponses.

Pour la question du souvenir, on peut constater qu’on a du mal à se souvenir de ce qu’on a fait la semaine dernière à la même heure, le mois ou l’année dernière à la même heure, alors une vie avant ?

Qu’est-ce qui se réincarne ? un agrégat psychique ? cela renvoie à la question cruciale : qu’est-ce que le moi ?
Est-ce que je suis identique à ce que j’étais hier ? il y a dix ans ? comment serai-je à la fin de ma vie ? Il y a quelque chose en moi qui dit « moi » mais derrière cette conscience de « moi » qu’est-ce qu’il y a ?
Une accumulation de perceptions, d’impressions, une mémoire de tous les apprentissages,une réponse apprise à un nom, un conditionnement vis à vis du monde extérieur, c’est tout cela que je nomme « moi ».

Quand je vais mourir, que restera-t-il de ce moi ? sans le corps, il reste apparemment quelque chose qui se souvient parfois un peu, et la plupart du temps qui ne se souvient de rien.

Peut-être que l’intensité des souvenirs est lié à l’intensité de l’être de son vivant ? si on est concentré de façon constante sur quelque chose qui est essentiel pour nous, alors dans une autre vie, on va s’en souvenir. Si au contraire, on est constamment emporté par le mouvement du temps dans un changement perpétuel de pensées, d’intérêts, rien ne va se fixer et on ne se rappellera de rien.
Sauf si, comme pour les cas de Stevenson, un traumatisme fixe un souvenir. Il faut remarquer à ce sujet que les souvenirs des enfants de Stevenson sont toujours partiels et liés à ce qui tenait le plus à coeur à la personne avant son décès.

Michele MICHAEL

Depuis une expérience intérieure extraordinaire

Il faut rappeler que, sur un autre plan, sans jamais s’en douter d’ordinaire, l’aspirant porte dans les profondeurs de son être les souvenirs les plus reculés dans le temps, depuis le début même de la Création et la genèse de l’Univers. Il ne faut pas perdre de vue le fait que son corps est constitué d’éléments venus de l’espace, issus d’explosions d’étoiles gigantesques, et que, d’une manière qui dépasse l’entendement, chaque atome de son corps recèle en lui la mémoire de tout ce qui est arrivé dans le Cosmos depuis un temps vertigineusement lointain.

Quelles que soient les formules mathématiques, les lois biologiques, les principes de l’harmonie dans la musique, ou toute autre règle gouvernant la Création, que des scientifiques ou des artistes croient avoir découverts, en réalité, sans en être conscients, ceux-ci n’ont fait que s’en rappeler. Sans qu’ils ne le soupçonnent, la mémoire de toutes ces lois était déjà présente en eux, dans chaque atome qui compose leur corps.

Il faut aussi prendre en considération le fait que toutes les extraordinaires découvertes que les êtres humains ont faites jusqu’à présent et toutes celles qu’ils vont faire dans le futur existent déjà, dans leurs moindres détails, en l’Etre énigmatique de l’Eternel — que chaque homme et chaque femme portent mystérieusement en eux à leur insu.

C’est la raison pour laquelle, contrairement à ce qu’il imagine et aime croire, l’être humain n’invente jamais rien.

Il ne fait, d’une manière qui lui demeure inexplicable ordinairement, que découvrir et comprendre des lois et des processus qui existent dans d’autres dimensions. Même les applications pratiques de ses découvertes ne sont que la concrétisation de potentialités qui attendaient les conditions permettant leur manifestation.

Il arrive un moment dans la vie d’un être humain où ce qu’il cherche ardemment à connaître, et qu’il porte à son insu au tréfonds de lui-même, monte soudainement à la surface de son être d’une manière mystérieuse qui lui échappe, et il pense alors l’avoir trouvé, tandis que, sans en avoir conscience, il n’a fait que s’en souvenir.

Il en est de même dans le domaine spirituel. En fait, sans que peut-être il ne le réalise, un maître spirituel se rappelle d’une façon énigmatique les vérités saintes qu’il expose à ses disciples. Il s’incarne en ce monde en apportant avec lui le souvenir de ce qu’il tente de transmettre à ceux qui viennent le voir, en quête de cette Connaissance Divine.

Dans le silence de l’Insondable Edouard Salim Michael

Simone Weil par ceux qui l’ont connue – Vidéo

Simone Weil par ceux qui l’ont connue : Le philosophe Gustave Thibon qui a fait connaitre son oeuvre, Jacques Perrin, Jacques Soustelle, avec la participation de Michel Serres

Imitation de Jesus Christ : Je voudrais m’unir intimement à vous et je ne puis atteindre cette ineffable union.

« Je voudrais m’unir intimement à vous et je ne puis atteindre cette ineffable union.

Je voudrais m’attacher aux choses du ciel et mes passions immortifiées me replongent dans celles de la terre.

Mon âme aspire à s’élever au dessus de tout et la chair me rabaisse au dessous, malgré mes efforts.

Ainsi, homme misérable, j’ai sans cesse la guerre au dedans de moi, et je suis à charge à moi-même, l’esprit voulant toujours s’élever et la chair toujours descendre.

Oh combien je souffre en moi lorsque, méditant les choses du ciel, celles de la terre viennent en foule se présenter à ma pensée (…) Car je confesse sincèrement que la distraction m’est habituelle.

Dans le mouvement ou dans le repos, bien souvent je ne suis point où est mon corps, mais plutôt où mon esprit m’emporte.

Je suis là où est ma pensée ; ma pensée est d’ordinaire où est ce que j’aime.

Ce qui me plaît naturellement ou par habitude, voilà ce qui d’abord se présente à elle.

Et c’est pour cela, ô Vérité,  que vous avez dit expressément : Où est votre trésor, là est aussi votre cœur.

Si j’aime le ciel, je pense volontiers aux choses du ciel. Si j’aime le monde, je me réjouis des prospérités du monde, et je m’attriste de ses adversités. Si j’aime la chair, je me représente souvent ce qui est de la chair. Si j’aime l’esprit, ma joie est de penser aux choses spirituelles.

Car il m’est doux de parler et d’entendre parler de tout ce que j’aime, et j’en emporte avec moi le souvenir dans ma retraite. »

Imitation de Jesus Christ  (Livre III chapitre XLVIII)

Rohatsu Osesshin : le recueillement suprême – vidéo

Au Japon, la secte Rinzai du Zen est connue pour sa rigueur. Dans ce monastère, des moines de tous âges reçoivent une formation en vue d’atteindre l’éveil. Le 8ème jour du 12ème mois selon le calendrier lunaire, l’épreuve capitale commence, elle va durer une longue semaine  : Rohatsu Osesshin : le recueillement suprême

« Le voila venu dit le maitre, ce moment que vous avez attendu pendant douze mois, vous allez passer les sept jours qui viennent comme s’ils n’étaient qu’un seul jour, ces jours là sont considérés souvent comme des jours meurtriers, aussi je vous demande de leur consacrer le meilleur de vous même et de n’épargner aucune de vos forces

Pourquoi faut-il que les justes et les innocents subissent des souffrances imméritées ?

« Pourquoi faut-il que les justes et les innocents subissent des souffrances imméritées ?.

Pour quiconque conçoit les individus humains comme « étant détachés et séparés », cette question n’est susceptible d’aucune réponse acceptable. Mais, en fait, les individus humains ne sont pas détachés et séparés, (…)  nous sommes tous organiquement rattachés à Dieu, à la Nature et à nos semblables. Si chaque être était dans un rapport convenable avec son milieu divin, naturel et social, il n’y aurait que les souffrances que la Création rend inévitables.

Mais, en fait, la plupart des êtres humains sont chroniquement dans un rapport défectueux avec Dieu, la Nature et quelques-uns au moins de leurs semblables. (…) Dans ces conditions, il serait extraordinaire que les innocents et les justes ne souffrissent pas — de même qu’il serait extraordinaire que les reins innocents et le cœur probe n’eussent pas à souffrir des péchés d’un palais sensuel et d’un estomac surchargé. (…) Le juste ne peut échapper à la douleur qu’en l’acceptant et en la transcendant ; et cela il ne peut l’accomplir que par l’absence totale du moi et la concentration totale sur Dieu, (…) en devenant « parfait comme notre père, qui est aux cieux, est parfait. »

Les difficultés dont est parsemée la voie d’une telle transfiguration sont, évidemment, immenses. Mais, parmi ceux qui « parlent avec autorité », qui a jamais dit que le chemin de la délivrance fût facile, ou que la porte fut autrement qu’ « étroite et resserrée »?

Philosophia Perennis , la philosophie eternelle .Aldous Huxley

« Qu’est-ce que l’être humain ? (Cardinal Pierre de Bérulle).

« Qu’est-ce que l’être humain ? Un ange, un animal, un vide, un monde, un néant environné de Dieu, indigent de Dieu, capable de Dieu, et rempli de Dieu s’il veut » (Cardinal Pierre de Bérulle).

Shankaracharya : La libération

La vérité du Brahman peut être comprise intellectuellement. Mais, le désir de la séparation personnelle est profondément enraciné et puissant, car il existe depuis le temps qui n’a point de commencement. Il crée cette notion : “Je suis l’acteur, je suis celui qui expérimente”.


Cette notion est la cause de la servitude à l’existence conditionnée, à la naissance et à la mort. Elle ne peut être ôtée que par l’effort sérieux pour vivre constamment en union avec le Brahman. La suppression de cette notion et du besoin de séparation personnelle est appelée par les sages Libération. Adi Shankara

L’orchestre de la paix a enflammé le festival de Salzbourg – musica

Daniel Barenboim : Faire de la musique ensemble pour apprendre à se connaitre et à dépasser les peurs et les conflits du Moyen Orient, c’est le projet de Daniel Barenboim et de Edward Said : le West-eastern divan Orchestra, composé de Palestiniens, d’Israéliens, d’Egyptiens, Jordaniens, Turcs, Libanais, Syriens, Iraniens… un défi qui dure depuis plus de dix ans.