Une question essentielle
Quelle convergence entre l’ascète yogi tibétain Milarepa et Madame Guyon, la grande mystique chrétienne ? entre Ramana Maharshi et le célèbre soufi Al-Hallâj ? Quel dénominateur commun à ces êtres hors de l’ordinaire qui, de façons apparemment tellement différentes, ont gravi les échelons menant à la réalisation ultime ? Ne s’agit-il pas d’une question de la plus haute importance ? s’interroger sur ce qu’est le cœur d’une pratique ?

Tierno Bokar : Les oiseaux blancs et les oiseaux noirs
/0 Commentaires/dans Connais toi toi même et tu connaitras l'univers et les Dieux, La compréhension justeLes êtres humains, dit-il, sont, les uns par rapport aux autres comparables à des murs situés face à face. Chaque mur est percé d’une multitude de petits trous où nichent des oiseaux blancs et des oiseaux noirs. Ce sont les mauvaises pensées et les mauvaises paroles. Les oiseaux blancs, ce sont les bonnes pensées et les bonnes paroles.
Les oiseaux blancs, en raison de leur forme, ne peuvent entrer que dans des trous d’oiseaux blancs, et il en va de même pour les oiseaux noirs qui ne peuvent nicher que dans des trous d’oiseaux noirs.
Maintenant, imaginons deux êtres humains qui se croient ennemis l’un de l’autre. Appelons-les Youssouf et Ali.
Un jour, Youssouf, persuadé que Ali lui veut du mal, se sent empli de colère à son égard et lui envoie une très mauvaise pensée. Ce faisant, il lâche un oiseau noir et, du même coup, libère un trou correspondant. Son oiseau noir s’envole vers Ali et cherche, pour y nicher, un trou vide adapté à sa forme. Si, de son côté, Ali n’a pas envoyé d’oiseau noir vers Youssouf, c’est-à-dire s’il n’a émis aucune mauvaise pensée, aucun de ses trous noirs ne sera vide. Ne trouvant pas où se loger, l’oiseau noir de Youssouf sera obligé de revenir vers son nid d’origine, ramenant avec lui le mal dont il était chargé, mal qui finira pas ronger et par détruire Youssouf lui-même.
Mais, imaginons qu’Ali a, lui aussi, émis une mauvaise pensée. Ce faisant, il a libéré un trou où l’oiseau noir de Youssouf pourra entrer afin d’y déposer une partie de son mal et y accomplir sa mission de destruction. Pendant ce temps, l’oiseau noir d’Ali volera vers Youssouf et viendra loger dans le trou libéré par l’oiseau noir de ce dernier. Ainsi, les deux oiseaux noirs auront atteint leur but et travailleront à détruire l’être humain auquel ils étaient destinés.
Mais, une fois leur tâche accomplie, ils reviendront chacun à leur nid d’origine, car il est dit : « Toute chose retourne à sa source. » Le mal dont ils étaient chargés n’étant pas épuisé, ce mal se retournera contre leurs auteurs et achèvera de les détruire. L’auteur d’une mauvaise pensée, d’un mauvais souhait ou d’une malédiction est donc atteint à la fois par l’oiseau noir de son ennemi et par son propre oiseau noir lorsque celui-ci revient vers lui.
La même chose se produit avec les oiseaux blancs. Si nous n’émettons que de bonnes pensées envers notre ennemi, alors que celui-ci ne nous adresse que de mauvaises pensées, ses oiseaux noirs ne trouveront pas de place où loger chez nous et retourneront à leur expéditeur. Quant aux oiseaux blancs porteurs de bonnes pensées que nous lui aurons envoyés, s’ils ne trouvent aucune place libre chez notre ennemi, ils nous reviendront chargés de toute l’énergie bénéfique dont ils étaient porteurs.
Ainsi, si nous n’émettons que des bonnes pensées, aucun mal, aucune malédiction ne pourront jamais nous atteindre dans notre être. C’est pourquoi il faut toujours bénir ses amis et ses ennemis. Non seulement la bénédiction va vers son objectif pour y accomplir sa mission d’apaisement, mais encore elle revient vers nous, un jour ou l’autre, avec tout le bien dont elle était chargée.
C’est ce que les soufis appellent « l’égoïsme souhaitable ». C’est l’Amour de Soi valable, lié au respect de soi-même et de son prochain parce que tout être humain, bon ou mauvais, est le dépositaire d’une parcelle de la Lumière Divine. C’est pourquoi les soufis, conformément à l’enseignement du Prophète, ne veulent souiller ni leur bouche, ni leur être par de mauvaises paroles ou de mauvaises pensées, même par des critiques apparemment bénignes.
Extrait de Vie et enseignement de Tierno Bokar, Maitre Soufi africain ( Mali) 1875-1840
La musique Céleste
/0 Commentaires/dans Attention et concentrationC’est toujours son attention qui est impliquée dans ce qui se passe en l’être humain ainsi que dans tout ce qu’il fait dans le monde extérieur — que ce soit pour le bien ou pour le mal. Ce n’est que grâce à son attention extrêmement développée qu’un grand compositeur arrive à créer des oeuvres musicales si prodigieuses qu’elles élèvent les auditeurs à un autre plan d’être, leur permettant ainsi d’éprouver des sentiments tout à fait inhabituels qu’il leur est impossible de ressentir autrement — des sentiments sublimes qui relèvent d’un autre univers insaisissable, habité par des “Dévas” (des dieux) et leurs “Gandharvas” (musiciens célestes).
En outre, cette musique, qu’un génie a composée à l’aide de son attention, va, par la suite, faire travailler, année après année, et même pendant des siècles, l’attention de tous les membres des ensembles symphoniques, sans que ceux-ci soient conscients de ce qui se produit en eux. Ainsi, peut-on dire que, grâce à son attention et à sa grande capacité de concentration, le compositeur est devenu, malgré lui, une sorte de maître spirituel pour tous les exécutants d’un orchestre, pour le chef, pour les solistes et même, dans une certaine mesure, pour les auditeurs également !
Peut-on imaginer les nombreuses années de dur travail de l’attention et de la concentration nécessaires à un pianiste pour parvenir un jour à relever le défi que représente l’exécution, de mémoire, devant un auditoire hautement critique, d’un concerto de Beethoven ou de Brahms, qui contient des milliers de notes, des changements d’harmonie, des modulations et des rythmes compliqués ? Ou, peut-on se figurer ce qu’il faut comme longue pratique tenace de l’attention et de la concentration à une grande cantatrice avant d’être capable de chanter par coeur, devant un public extrêmement sévère, un opéra de Puccini tel que “Madame Butterfly” ou “Turandot” ? On peut alors peut-être comprendre combien davantage de concentration et, surtout, de division d’attention est exigé d’un grand compositeur pour arriver à écrire une oeuvre symphonique qui réclame un si grand nombre d’interprètes pour son exécution et qui est comme la création d’un merveilleux univers en miniature, où tant de choses différentes se déroulent simultanément !.
Il est ainsi possible de constater que, dans toute grande réalisation artistique, c’est toujours l’attention qui joue le rôle prépondérant. Grâce à elle, l’effet positif de ces oeuvres continue, des siècles après la mort de leur auteur, de se répandre dans le monde afin d’aider d’autres personnes dans leurs efforts pour maîtriser leur attention.
De surcroît, on ne peut qu’être émerveillé quand on songe que, même longtemps après la disparition d’un grand génie (tel que Beethoven, Brahms, César Franck ou Gustav Mahler), sa musique ne cesse de nourrir le sentiment et l’esprit d’un nombre incalculable d’hommes et de femmes, les exaltant et apportant un peu de lumière dans leur vie — une lumière qui n’est pas de ce monde et qui peut, petit à petit, leur ouvrir une porte inespérée vers un autre Univers, si subtil, si fin et si sublime, qu’ils portent au fond de leur être sans le savoir ordinairement.
Edouard Salim Michael – Pratique spirituelle et Eveil intérieur chap 7.
Dhammapada : tout ce que nous sommes est basé sur nos pensées
/0 Commentaires/dans Bouddhisme Theravada, La compréhension justeLe Dhammapada est le texte essentiel du bouddhisme, il est dit contenir l’essence des paroles du Bouddha :
Tout ce que nous sommes est le résultat de ce que nous avons pensé ; tout ce que nous sommes est basé sur nos pensées et formé de nos pensées.
Si quelqu’un parle ou agit avec une mauvaise pensée, la souffrance le suit comme la roue d’un chariot suit le sabot du boeuf qui le tire. (1)
Tout ce que nous sommes est le résultat de ce que nous avons pensé ; tout ce que nous sommes est basé sur nos pensées et formé de nos pensées.
Si quelqu’un parle ou agit avec une pensée pure, le bonheur le suit comme sa propre ombre qui jamais ne le quitte. (2)
Trinh Xuan Thuan Le chaos et l’harmonie Extraits
/0 Commentaires/dans Sciences de l'UniversL’intensité des forces dans la Nature dépend d’une quinzaine de nombres appelées « constantes physiques ». Par exemple l’intensité de la force gravitationnelle qui est très petite. Nous pouvons mesurer ces constantes de façon extrêmement précise dans nos laboratoires, mais ne possédons pour l’instant aucune théorie permettant d’expliquer pourquoi elles ont les valeurs mesurées. Les constantes nous ont été « données » quand l’Univers est né. Elles ont été réglées de façon extrêmement précise pour que l’Univers héberge la vie et la conscience (ce réglage très fin est appelé nous l’avons vu principe anthropique du grec anthropos qui veut dire homme), mais aussi de telle façon que l’Univers soit séparable en entités distinctes qui peuvent être étudiées séparément avec la méthode réductionniste. p. 510
Un ensemble de propriétés généralement admises caractérise les lois naturelles. Ces propriétés rappellent étrangement celles attribuées à Dieu. Elles sont universelles, absolues, intemporelles, omnipotentes. p. 512
Nous ne pouvons nous empêcher de penser que les formules mathématiques ont une vie propre, qu’elles en savent plus que leurs découvreurs et qu’elles nous donnent plus que nous leur avons donné. (citation de Heinrich Hertz p. 517)
video dix-neuf mille décimales du nombre π : – le cerveau est un mystère qui dépasse notre entendement.
/0 Commentaires/dans La compréhension juste, Sciences de l'UniversLa révolution médicale est à l’œuvre en neurobiologie.
Bousculant toutes les certitudes de la science, les récentes découvertes sur la plasticité du cerveau ouvrent des perspectives extraordinaires.
La musique modèle le cerveau.
Un autiste de haut niveau permet de montrer à quel point notre cerveau a des possibilités inimaginables.
Il est nécessaire pour tout aspirant qui souhaite atteindre la Libération de porter continuellement en lui des questions auxquelles on ne peut répondre par la logique ordinaire, afin d’élever le niveau de son être et de sa conscience de manière à l’aider à découvrir que tout ce qu’il prend habituellement comme allant de soi est loin d’être une réalité et que, derrière les apparences, se cachent des mystères si étranges et si insaisissables que l’esprit rationnel de l’être humain ne peut absolument pas les embrasser.
Le chercheur doit réaliser que la vie est beaucoup plus mystérieuse et énigmatique qu’on ne le soupçonne communément. Il ne lui faut rien accepter comme un fait accompli, s’il souhaite parvenir un jour à connaître, comme le dit la Bhagavad-Gîtâ, l’Infini «dans tous les Principes de son Existence.»
Edouard Salim Michael – S’éveiller une question de vie ou de mort, chap 2
Salim Michael: Ne pas se décourager dans sa méditation
/0 Commentaires/dans L'effort juste, meditationLe chercheur doit, dès que possible, en venir à comprendre, avec la totalité de lui-même, que rien dans cette forme d’existence ne pourra jamais lui procurer le bonheur durable ni la paix de l’âme auxquels il aspire. Quels que soient les triomphes spectaculaires dont il peut parfois jouir extérieurement, tous auront leur apogée et leur déclin. Tôt ou tard, il ne restera rien de ces succès et de ces plaisirs terrestres, sinon quelques faibles souvenirs épars ; et le temps viendra où même ces lointaines réminiscences s’évanouiront également, avec l’aspirant lui-même, dans ce mystérieux vide cosmique, lorsque la flamme de sa vie physique vacillera et s’éteindra.
Aussi, le seul succès valable est-il la découverte de l’Ineffable en soi et la victoire finale sur soi-même. Or, cet ultime accomplissement implique une vie d’efforts assidus et répétés pour s’établir dans un état de conscience de soi qui n’est pas habituel, au moyen de divers exercices spirituels et de la pratique de la méditation…
Par ailleurs, le chercheur ne doit jamais se décourager en raison des difficultés qu’il peut rencontrer au commencement dans sa méditation et ses autres pratiques spirituelles. Même si, parfois, il peut lui sembler qu’il n’avance pas du tout, il ne doit, à aucun moment, abandonner ses luttes ni relâcher ses efforts.
Il doit réaliser que, dans ce domaine plus que dans tout autre, aucun effort n’est jamais perdu s’il est effectué avec une profonde sincérité et avec respect envers ce qu’il cherche. Tandis qu’il lutte pour méditer, il peut, sans le savoir, accumuler en lui une réserve de certaines énergies subtiles et il ne peut pas savoir quand il est sur le point de dépasser un certain seuil en lui-même et de faire la découverte suprême qu’il attend si ardemment.
Or, en se décourageant rapidement et en ne persévérant pas dans ses tentatives, il risque de laisser passer une précieuse opportunité, à l’instant même où il allait découvrir ce qui est d’une importance capitale pour lui.
Edouard Salim Michael, La Voie de La Vigilance Intérieure chp 48
Alexandra David Neel: La réincarnation et les tulkous
/0 Commentaires/dans Bouddhisme Tibetain, Mort et reincarnation« Quoique le bouddhisme originel dénie l’existence d’une âme permanente qui transmigre et considère cette théorie comme la plus pernicieuse des erreurs, la grande majorité des bouddhistes sont retombés dans l’ancienne croyance des Hindous concernant le jîva (le « moi ») qui, périodiquement « change son corps usé pour un nouveau corps comme nous rejetons un vêtement usé pour un revêtir un neuf. » (…)
La réincarnation des tulkous n’a rien qui puisse sembler étrange à des gens qui croient à un ego qui transmigre périodiquement. D’après cette croyance, chacun de nous est un tulkou. Le « moi » incarné en notre forme présente a existé dans le passé en d’autres formes. La seul particularité qu’offrent les tulkous, c’est qu’ils sont dits être les réincarnations de personnalités remarquables, qu’ils se souviennent, parfois, de leurs existences passées et qu’il leur est possible, en certains cas, de choisir et de faire connaître leurs futurs parents et l’endroit où ils renaîtront.
Néanmoins, certains lamas voient une différence considérable entre la réincarnation du commun des hommes et celle de ceux qui sont spirituellement éclairés.
Ceux disent-ils, qui n’ont pratiqué aucun entraînement mental, qui vivent comme les animaux, cédant inconsciemment à leurs impulsions, peuvent être assimilés à un homme errant à l’aventure, sans suivre aucune direction définie.
Par exemple, il entrevoit un lac à l’est et, étant altéré, le désir de boire le pousse à marcher vers celui-ci. Lorsqu’il s’en approche, il sent l’odeur de la fumée qui éveille en lui l’idée d’une maison ou d’un campement. Il serait agréable pense-t-il de boire du thé au lieu d’eau et d’avoir un abri pour la nuit. Il laisse donc le lac avant d’en avoir atteint le bord et, l’odeur venant du nord, il tourne ses pas dans cette direction. Comme il chemine, avant qu’il ait aperçu aucune maison, ou aucune tente, des fantômes menaçants surgissent devant lui. Terrifié, le vagabond fuit à toute vitesse vers le sud. Lorsqu’il juge être assez loin des monstres pour n’avoir plus rien à craindre d’eux, il s’arrête. Alors, d’autres chemineaux de son espèce viennent à passer. Ils vantent les charmes d’un quelconque pays (…). Et sur cette route encore, d’autres incidents le feront changer de direction avant même d’avoir entrevu le pays désiré. (..)
Ainsi, changeant continuellement de direction toute sa vie, ce fou n’atteindra jamais aucun but. La mort le prendra au cours de ses folles pérégrinations et les forces antagonistes, nées de son activité désordonnée, seront dispersées. La somme d’énergie nécessaire pour déterminer la continuation d’un même courant n’ayant pas été produite, nul tulkou ne peut être formé.
Au contraire, l’homme éclairé est comparé à un voyageur qui sait clairement où il veut aller et est bien informé quant à la situation géographique de l’endroit qu’il a choisi comme but et des routes qui y conduisent. L’esprit entièrement fixé à sa tâche, aveugle et sourd aux mirages et aux tentations surgissant sur les côtés de son chemin, rien ne le détourne de sa voie. Cet homme canalise les forces engendrées par sa concentration de pensées et son activité physique. La mort peut dissoudre son corps sur la route, mais l’énergie psychique dont ce corps a été à la fois le créateur et l’instrument demeure cohérente. S’obstinant vers le même but, elle se pourvoit d’un nouvel instrument matériel, c’est-à-dire d’une nouvelle forme qui est un tulkou.
Ici nous rencontrons différentes vues. Certains lamas croient que l’énergie subtile après la mort de celui qui l’a engendrée — ou alimentée s’il est déjà un tulkou (..) — attire à elle et groupe des éléments sympathiques et devient ainsi le noyau d’un nouvel être.
D’autres disent que le faisceau des forces désincarnées s’unit à un être existant déjà, dont les dispositions physiques et mentales, acquises en des vies antérieures, permettent une union harmonieuse.
A. David Neel Mystiques et magiciens du Tibet
Kathleen Raine La question vraiment fondamentale est la suivante
/0 Commentaires/dans La compréhension justeLa question vraiment fondamentale est la suivante : le monde est-il une structure faite de matière qui peut être mesurée et manipulée, sans vie propre, l’être humain n’en étant qu’une partie surajoutée et irrécupérable ?
Ou y a-t-il un esprit éternel et immortel, ce qui impliquerait que c’est l’esprit et non la matière qui est originel et que nous ne pouvons connaître la matière qu’à travers l’esprit qui l’observe depuis un niveau supérieur ?
Si vous choisissez la première solution, elle vous mène au nihilisme et à la destruction du monde.
Si vous choisissez la seconde, vous continuez sans fin à l’explorer. Vous êtes toujours au commencement des choses.
Je voudrais demander aux jeunes de rejeter la vision matérialiste qui est fausse et a conduit à une terrible dégradation de l’image de l’être humain (selon celle-ci, l’être humain n’est qu’un accident dans le grand mécanisme de cet univers, nous ne sommes rien et la destruction est imminente). C’est vraiment une conception totalement erronée de ce que nous sommes et de ce qu’est lunivers, parce que le mesurable a été mis à égalité avec la réalité ; et l’on a graduellement contesté à l’incommensurable — qui inclut la conscience elle-même — sa primauté en tant que point de départ de toute connaissance quelle qu’elle soit.
Je voudrais que les jeunes croient que nous sommes des esprits vivants, que nous sommes des âmes vivantes et des enfants de l’esprit éternel qui est la source divine de toute chose. Je pense que de cela s’ensuit tout le reste.
Voyez-vous l’esprit, la conscience, sat-chit-ananda (être-conscience-béatitude) est un être ou un esprit vivant. On ne peut parler d’esprit ou de conscience sans parler de Dieu non comme d’une personne, mais de la personne de l’Univers.
Plus je vieillis, plus je pense que nous savons réellement tout (à condition de nous abandonner) et que le fonctionnement du cerveau humain, ou de quoi que ce soit, aboutit plutot à une exclusion plutot qu’à une acquisition de connaissance. Vous voyez des gens comme Locke pensaient que l’esprit une tabula rasa, une page blanche et que toute notre connaissance était imprimée dessus de l’extérieur. Je pense que c’est exactement le contraire qui est vrai. Nous savons tout parce que nous sommes en fait la création elle-même, nous sommes la vie de l’esprit éternel qui se manifeste dans toutes les innombrables vies de la terre.
Kathleen Raine « Femmes en quête d’absolu p. 126 »
Poète et critique britannique, née en juin 1908 à Londres
O Ananda : Soyez une ile
/0 Commentaires/dans L'effort juste“O Ananda,
Soyez une île pour vous-même.
Prenez le Soi comme refuge.
N’allez vers aucun refuge extérieur.
Tenez sans relâche au Dharma comme à une île.
Tenez sans relâche à la Vérité comme à un refuge.
Ne cherchez de refuge en qui que ce soit à vos côtés…
Et ceux qui, Ananda, prendront le Soi comme une île,
N’allant vers aucun refuge extérieur,
Mais tenant sans relâche à la Vérité comme à leur refuge,
Ce sont eux, Ananda, qui atteindront les hauteurs suprêmes
— mais ils doivent être désireux d’apprendre.”*
Dhammapada
La réincarnation : En Ecosse, un enfant se souvient de sa vie antérieure ( Vidéo)
/0 Commentaires/dans Bouddhisme Tibetain, Mort et reincarnationLes ouvrages de Stevenson sur le sujet sont une base essentielle. Ian Stevenson a recoupé avec toute la rigueur d’un scientifique les souvenirs d’enfants se souvenant de vies antérieures. Il a pu même assister à des retrouvailles d’un enfant avec sa famille d’une vie passée. Cela n’est pas un écrit si ancien soit-il, ni des spéculations. Ce qui est intéressant, c’est qu’après avoir passé toute sa vie à collecter des données, il dit : nous ne savons pas grand chose sur ce phénomène, il existe c’est certain des souvenirs qui s’inscrivent sur un support non charnel pour qu’un enfant puisse affirmer, je m’appelais untel, je faisais telle chose, j’étais marié, etc.. etc.. avec des détails d’une précision qui ne s’invente pas.
Ce matériel recueilli avec soin pendant des décennies doit être pris en considération dans toute discussion sur ce sujet.
Ce qui est très interpellant dans les cas étudiés par Stevenson, c’est leur faible nombre par rapport à l’humanité en général. Très peu d’enfants se souviennent. Cependant, parmi ceux qui se souviennent, il y a un pourcentage élevé de morts jeunes dans des conditions traumatiques. Comme si la soudaineté de la mort imprimait quelque chose dans le continuum psychique.
La question qui demeure est pourquoi nous ne nous rappelons pas de ces vies si elles ont existé ?
Les Grecs qui croyaient en la réincarnation (voir Platon) disaient que le défunt buvait l’eau du fleuve de l’oubli.
Nous savons bien pourtant que certaines personnes naissent avec des aptitudes tout à fait extraordinaires, on peut dire cela de tous les grands musiciens, Mozart bien sûr, mais aussi Beethoven et tous les grand(e )s mystiques.
Qu’est-ce qui se réincarne ? pourquoi, pourquoi est-ce que la plupart oublient tout ? est-ce qu’il y a une limite à la réincarnation ? Comment concilier l’augmentation de la population avec ces faits ?
Je pose plus de questions que je n’ai de réponses.
Pour la question du souvenir, on peut constater qu’on a du mal à se souvenir de ce qu’on a fait la semaine dernière à la même heure, le mois ou l’année dernière à la même heure, alors une vie avant ?
Qu’est-ce qui se réincarne ? un agrégat psychique ? cela renvoie à la question cruciale : qu’est-ce que le moi ?
Est-ce que je suis identique à ce que j’étais hier ? il y a dix ans ? comment serai-je à la fin de ma vie ? Il y a quelque chose en moi qui dit « moi » mais derrière cette conscience de « moi » qu’est-ce qu’il y a ?
Une accumulation de perceptions, d’impressions, une mémoire de tous les apprentissages,une réponse apprise à un nom, un conditionnement vis à vis du monde extérieur, c’est tout cela que je nomme « moi ».
Quand je vais mourir, que restera-t-il de ce moi ? sans le corps, il reste apparemment quelque chose qui se souvient parfois un peu, et la plupart du temps qui ne se souvient de rien.
Peut-être que l’intensité des souvenirs est lié à l’intensité de l’être de son vivant ? si on est concentré de façon constante sur quelque chose qui est essentiel pour nous, alors dans une autre vie, on va s’en souvenir. Si au contraire, on est constamment emporté par le mouvement du temps dans un changement perpétuel de pensées, d’intérêts, rien ne va se fixer et on ne se rappellera de rien.
Sauf si, comme pour les cas de Stevenson, un traumatisme fixe un souvenir. Il faut remarquer à ce sujet que les souvenirs des enfants de Stevenson sont toujours partiels et liés à ce qui tenait le plus à coeur à la personne avant son décès.
Michele MICHAEL