Une question essentielle
Quelle convergence entre l’ascète yogi tibétain Milarepa et Madame Guyon, la grande mystique chrétienne ? entre Ramana Maharshi et le célèbre soufi Al-Hallâj ? Quel dénominateur commun à ces êtres hors de l’ordinaire qui, de façons apparemment tellement différentes, ont gravi les échelons menant à la réalisation ultime ? Ne s’agit-il pas d’une question de la plus haute importance ? s’interroger sur ce qu’est le cœur d’une pratique ?
Edouard Salim Michael – Une trace qui traverse l’oubli de la mort
/1 Commentaire/dans Mort et reincarnationÉquipé d’une certaine connaissance déjà acquise dans un passé indéterminé, mais qui restait incomplète, il revient à la vie, animé d’un désir si ardent de poursuivre l’œuvre déjà entreprise qu’il pourra faire preuve d’un courage et d’une détermination qui stupéfient le monde et demeurent une énigme incompréhensible aux yeux de ses semblables.
Edouard Salim Michael
S’éveiller, une question de vie ou de mort chap. 13
Mme Guyon : Tout est consommé dans l’unité
/0 Commentaires/dans Bouddhisme Tibetain, Mystique chrétienneMon oraison est toujours la même, non une oraison qui soit en moi, mais en Dieu, très simple, très pure et très nette. C’est un état et non une oraison, dont je ne puis rien dire à cause de sa grande pureté. Je ne crois pas qu’il se puisse rien au monde de plus simple et de plus un. C’est un état dont on ne peut rien dire, parce qu’il passe toute expression : état où la créature est si fort perdue et abimée que, quoi qu’elle soit libre au dehors, elle n’a plus pour le dedans chose au monde. Aussi son bonheur est inaltérable. Tout est Dieu, et l’âme n’aperçoit plus que Dieu. Elle n’a plus de perfection à prétendre, plus de tendance, plus d’entre-deux, plus d’union : tout est consommé dans l’unité, mais d’une manière si libre, si aisée, si naturelle que l’âme vit en Dieu et de Dieu aussi aisément que le corps vit de l’air qu’il respire.
(Madame Guyon in Martin Buber, confessions extatiques, tra. Jean Malaplate, Paris Grasset 1995)
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A ce moment, connais toi toi-même et demeure dans cet état. »
Le Bardo-Thödol –
traduction de la version anglaise p. 91 (Le bardo du mourant) :
Le Ram Nam selon SWAMI RAMDAS
/0 Commentaires/dans Hindouisme, Techniques de maîtrise du mentalL’aspirant ne peut jamais rester assez sur ses gardes ni suffisamment attentif face au danger de l’attraction de la pesanteur dans une pratique spirituelle, une force qui, de par sa nature, cherche toujours la direction lui offrant la moindre résistance — qui est la descente !
Un aspirant peut répéter machinalement jusqu’à la fin des temps : “Om Nama Shivoham, Om Nama Shivoham, Om Nama Shivoham…” tandis que des pensées lui traversent subrepticement l’esprit ; cela ne l’emmènera nulle part, et certainement pas vers cette Réalité Ultime qu’il cherche à connaître en lui-même. »
Les obstacles à l’Illumination et à la Libération chap 5
Salim MICHAEL
Milarépa – » Le plus élevé de tous les sentiers »
/0 Commentaires/dans Bouddhisme Tibetain, Compassion et devotionMilarepa
extrait du livre La vie de Milarepa p 184
« Si l’aspirant veut utiliser la prière comme moyen d’atteindre l’Aspect Sublime de sa nature, il lui faut apprendre quoi prier et comment prier. Il faut également, par la pratique assidue de la méditation et divers importants exercices de concentration, qu’il élève le niveau de sa conscience pour permettre à la prière d’avoir un certain effet sur son être ».
Edouard Salim Michael
La Quète Suprème chap 18
Dhammapada- Paroles du Bouddha – Les impuretés-
/0 Commentaires/dans La compréhension juste»Combien de personnes n’entend-on pas se plaindre en disant : «Ce sont les autres qui m’ont rendu tel que je suis.» Or, elles ne réalisent pas — ou ne veulent pas accepter le fait — que, si les autres agissent à leur égard d’une manière qu’elles n’aiment pas, ce n’est que par réaction à la façon dont elles-mêmes se comportent devant eux. Il est inutile de blâmer les autres pour les défauts que l’on voit en soi-même et dont, sans peut-être en avoir conscience, on est à l’origine. On ne doit s’en prendre qu’à soi et ne pas oublier à quel point on n’est jamais conscient de la manière dont on est devant les autres et, surtout, dont on est vu par eux ! Il y a toujours un décalage entre l’image que les autres ont de nous et celle que nous avons de nous-mêmes, et ce décalage s’avère être une source constante d’incompréhensions et de souffrances. ()
Toutefois, il est nécessaire pour le chercheur de savoir comment regarder les tendances défavorables qu’il découvre en lui, ()
Il comprendra alors la nécessité pour lui, comme pour tout autre chercheur, de toujours mettre en question tout ce qui sort de sa bouche* et tout ce qu’il fait dans la vie, s’il souhaite dépasser les obstacles qui lui barrent la route vers son but ».*Le Christ n’a-t-il pas dit à ses disciples : «Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme, mais ce qui sort de sa bouche, voilà ce qui souille l’homme.» (Matt. 15,11)
S’Eveiller: une question de vie ou de mort chp 8
Herbert von Karajan
/1 Commentaire/dans Attention et concentration, Le rôle du grand artHerbert von Karajan
Herbert von Karajan (1908-1989), chef d’orchestre Autrichien c. 1972
La présence de l’auditoire soumet inévitablement l’attention de l’artiste à une grande épreuve, et cette exigence se situe généralement au delà des capacités de quelqu’un d’ordinaire. Cette demande suscite en l’artiste une certaine tension qui provoque un état intérieur particulier accompagné d’une sorte de force et d’énergie très spécifiques qui ne lui sont pas habituelles, mais qui, outre le fait qu’elles constituent le “feu” nécessaire pour donner vie à ses talents, l’aident à le rendre intensément vigilant et conscient de ce qu’il est en train d’effectuer.
L’état intérieur ainsi créé contribue, jusqu’à un certain degré, à le libérer de sa manière coutumière de se sentir, permettant alors à un autre aspect de sa nature d’apparaître à la surface de son être, l’élevant et lui donnant un tout autre goût de lui-même, un goût particulier dont il a grand besoin et qu’intuitivement, il apprécie profondément.
Plus l’état de présence et de concentration que l’artiste se révèle capable d’évoquer et de maintenir en lui pendant qu’il se trouve sur scène est profond, plus il lui sera possible de s’éloigner de lui-même ; et, plus il s’éloignera de lui-même, plus grand sera son art, car, sans qu’il le sache consciemment, quelque chose de plus haut en lui viendra à de tels moments au premier plan de son être et se manifestera à travers lui.
Une fois la technique de sa discipline maîtrisée, ce n’est que dans la mesure où un artiste parvient à devenir distant de lui-même, à oublier son moi personnel et à être suffisamment libre intérieurement pour permettre à un autre aspect de sa nature de prendre le dessus que sa création ou sa prestation franchira l’épreuve de la vérité qu’elle cherche à exprimer ; elle aura alors le pouvoir d’élever à la fois lui-même et son auditoire, les exaltant et les inspirant.
Edouard Salim MICHAEL
La Voie de la Vigilance intérieure chap. 47
Bardo Thödol – Le Livre des morts tibétain – commentaires
/0 Commentaires/dans Bouddhisme Tibetain, Mort et reincarnationLe décédé se trouvera plongé dans un état qui lui demeurera totalement incompréhensible et lui donnera même l’impression déroutante de n’être qu’un étrange vide inquiétant, sans circonférence ni centre — un vide dont le Bardo Thödol s’efforce de lui faire comprendre la valeur inestimable : «Ce Vide n’est pas de la nature du vide du néant, mais un Vide dont la vraie nature t’impressionnera et devant lequel ton esprit brille clairement et plus lucidement. Dans l’état où tu existes, tu expérimentes avec une intensité insupportable : Vide et Clarté inséparables… Ne sois pas distrait. La ligne de démarcation entre les Bouddhas et les êtres animés passe ici. »
Edouard Salim MICHAEL
Commentaires sur le Bardo Thödol suite
Tenzin Palmo – Se souvenir
/0 Commentaires/dans Bouddhisme Tibetain, La compréhension justeIl est intéressant de constater que tous ces mots signifient « se rappeler ». C’est ce que les catholiques appellent « être en état de recueillement ». Et c’est extrêmement difficile.
Etre conscient pendant quelques minutes, c’est déjà beaucoup. Si « vigilance » est synonyme de « se souvenir », il en résulte que l’ennemie de la conscience éveillée est l’oubli, la distraction. On est capable d’être conscient pendant quelques brefs instants, puis on oublie. Comment se souvenir d’être conscient ? C’est là tout le problème. Car nous avons cette colossale inertie. Nous n’avons tout simplement pas l’habitude d’être conscients. »
TENZIN PALMO
(Un ermitage dans la neige Ed. Nil ) p 230 et Une vidéo de Jetsunma Tenzin Palmo
Une vidéo de Jetsunma Tenzin Palmo
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L’être humain passe pratiquement toute son existence dans un dramatique état d’absence à lui-même, un état d’absence, ou d’oubli de lui-même très particulier, qui peut être comparé à la torpeur hébétée d’un ivrogne, ou même, à l’état d’un mort vivant. Il parle, pense, agit, rit, marche, s’agite et provoque même des guerres meurtrières dans cet étrange état d’absence à lui-même, tout comme un somnambule inconscient de ce qu’il peut faire à son détriment.
Qu’oublie-t-il donc à l’heure fatidique de sa naissance dans le monde temporel ? Qu’oublie-t-il en se réveillant dans ce monde séduisant qui ne cesse de lui proposer des choses agréables pour son plaisir et qui, au fur et à mesure qu’il grandit, l’attache et l’éloigne de plus en plus de sa Source d’Origine par laquelle seule il peut connaître le sens de son incarnation sur cette planète — une planète créée, elle aussi, pour accomplir une mission énigmatique et qui, comme toute créature vivante, succombera un jour à l’implacable exigence du dieu de la mort.
N’oublie-t-il pas à l’heure de sa naissance un mystérieux état de complétude qu’il va, sans le savoir, rechercher en vain durant toute sa vie dans des satisfactions extérieures ?
Et cet effort mystérieux d’être conscient de soi-même d’une manière très différente de la façon dont il l’est habituellement — qui se manifeste inévitablement par un mouvement vers soi-même — ne consiste-t-il pas en un mouvement de retour vers cet état énigmatique de complétude, un retour vers sa Source Originelle ?
Edouard Salim MICHAEL
La quête supreme chap 19
Le présent – Dhammapada – paroles du Bouddha
/0 Commentaires/dans La compréhension juste, La perception du temps et le présent éternel«Sois libre du futur, sois libre du passé, pour être libre dans le présent. Traverse le fleuve vers l’autre rive. Avec un esprit totalement libre, tu ne retomberas pas dans le piège de la naissance et de la mort.»
Dhammapada, 348
Le mystique chrétien des siècles passés était dans le présent tant qu’il était occupé à une prière ardente. Même la souffrance que, souvent, il s’imposait — comme le font encore certains ascètes en Inde — avait en fait pour but de le ramener au présent. Le pratiquant zen qui, jour après jour, s’interroge sur son koan est arraché à ses préoccupations ordinaires le temps de ce questionnement. Le bakti-yogi, ou le soufi, qui répète avec ardeur le nom de Dieu pendant des heures, est, par là même, protégé du vagabondage de son mental. Le bouddhiste tibétain qui pratique inlassablement toutes sortes de visualisations exerce une concentration qui, elle aussi, l’éloigne de ce qu’il est habituellement.
La difficulté consiste à demeurer vraiment concentré sur la prière, le mantra, le koan, la respiration ou la visualisation. Or, malheureusement, comme le soulignent toutes les traditions, le problème de l’automatisme ne manque pas de surgir, et le chercheur retombe dans ses rêveries et sa manière d’être ordinaire, le moyen utilisé perdant de son efficacité dès qu’il devient machinal.
Michèle Michael
Voyages en pays d’eveil et de Sainteté
Le renoncement – Denys l’Aréopagite
/0 Commentaires/dans Christianisme, L'effort juste, Mystique chrétienne» Exerce-toi sans cesse aux contemplations mystiques, abandonne les sensations, renonce aux opérations intellectuelles, rejette tout ce qui appartient au sensible et à l’intelligible, dépouille-toi totalement du non-être et de l’être et élève-toi ainsi, autant que tu le peux, jusqu’à t’unir dans l’ignorance avec celui qui est au delà de toute essence et de tout savoir.
Car c’est en sortant de tout et de toi-même, de façon irrésistible et parfait, que tu t’élèveras dans une pure extase jusqu’au rayon ténébreux de la divine Suressence, après avoir tout abandonné et t’être dépouillé de tout » .
Denys l’aréopagite
Il comprendra alors que plus il fera le vide en lui, plus il permettra à l’Infini d’occuper la place ainsi libérée. Cependant, créer cette vacuité en lui-même nécessite une continuelle abnégation et des renoncements (durs à effectuer) lors de ses séances de méditation, jusqu’à ce que vienne éventuellement le moment ultime de la reconnaissance du Sublime qu’il porte en son être. »
Les fruits du chemin de l’Eveil Salim MICHAEL p23