Une question essentielle

Quelle convergence entre l’ascète yogi tibétain Milarepa et Madame Guyon, la grande mystique chrétienne ? entre Ramana Maharshi et le célèbre soufi Al-Hallâj ? Quel dénominateur commun à ces êtres hors de l’ordinaire qui, de façons apparemment tellement différentes, ont gravi les échelons menant à la réalisation ultime ? Ne s’agit-il pas d’une question de la plus haute importance ? s’interroger sur ce qu’est le cœur d’une pratique ?

Essayer de s’approcher de Ram – Swami Ramdas

Essayer de s’approcher de Ram et de Le comprendre, c’est se retirer du monde des formes évanescentes, car Ram est la seule réalité.
Ram est la puissance mystérieuse et subtile qui pénètre et soutient l’Univers tout entier. Il n’a ni naissance ni mort. Il est présent dans toutes choses et dans toutes créatures, qui n’apparaissent comme entités séparées que grâce à leurs formes toujours changeantes.
Se libérer de cette illusion des formes, c’est réaliser immédiatement l’Unité, l’Amour de Ram.

L’amour de Ram, c’est l’amour de tous les êtres, de toutes les créatures, de toute vie, de tout ce qui est en ce monde, car Ram est en tout, tout est en Lui, et Il est tout en tous.

Swami Ramdas – 
Carnet de pèlerinage p17

 

Celui qui Me voit partout – Bhagavad Gitâ

“Celui qui Me voit partout et voit tout en Moi, pour lui Je ne suis jamais perdu, de même qu’il n’est jamais perdu pour Moi.”

Afin d’éviter que, au fur et à mesure que les jours passent, les pratiques spirituelles de l’aspirant ne se transforment, par faiblesse de sa part, en de simples répétitions machinales — comme cela se produit lorsqu’il s’agit de ses occupations journalières —, chaque fois qu’il s’assied pour méditer ou qu’il entreprend d’exécuter

un exercice de concentration, il doit le faire comme si c’était la première fois, avec le tout de lui-même et avec un intense sentiment dévotionnel.

La méditation doit devenir pour le chercheur une sorte de prière sans paroles.

Edouard salim Michael : Pratique Spirituel et Eveil interieur p 47

Gustav Mahler, lettre à Alma. Voila ce qui est permanent.

« Entre les brefs moments de la vie d’un homme de génie, où ces défis trouvent une réponse, il y a ces grandes étendues désertes d’existence, qui oppressent l’âme d’aspirations inassouvies. Et c’est justement cette lutte incessante et ces tourments qui donnent du caractère à la vie de ces quelques personnes. (…) Ce qu’un homme fait de lui-même — ce qu’il devient à travers son effort incessant pour vivre et pour être — voilà ce qui est permanent. »
Gustav Mahler, lettre à Alma.

 

 

Au lieu de gaspiller le précieux outil de son attention dans des pensées et des activités sans valeur, comme le font la plupart des hommes et des femmes, le génie musical, poussé par un instinct mystérieux qui dépasse la compréhension de la masse, lutte sans cesse avec lui-même pour concentrer toutes ses forces et toute son attention dans le seul but de donner naissance à ses créations. En effet, c’est seulement par le sacrifice continuel de lui-même, de ce qu’il veut et ne veut pas d’ordinaire, et de tout ce qui pourrait lui apporter les plaisirs distrayants et passagers que recherchent la majorité des gens qu’il arrive à être suffisamment concentré et silencieux intérieurement pour entendre la voix mystérieuse qui murmure dans ses oreilles les inspirations si étrangement sublimes et émouvantes qui transporteront par la suite ses auditeurs dans le domaine des dieux.
C’est ainsi que, non seulement, l’humanité entière profite du travail et du sacrifice d’un grand génie, mais que celui-ci en tire également bénéfice, car, toute sa vie durant, il exerce son attention — comme un aspirant pendant ses pratiques de méditation ou ses exercices spirituels dans la vie active. Et il est juste que le prix à payer soit si élevé ; il ne pourrait en être autrement, en regard du résultat spectaculaire pour le monde lorsque l’attention d’un être humain est employée dans une direction aussi positive.
Lorsque quelqu’un a utilisé le don de sa vie de façon constructive, non seulement il laisse une trace bienfaisante sur Terre après sa disparition, mais il constitue aussi un exemple pour l’humanité qui peut ainsi regarder l’avenir avec espérance, au lieu de demeurer enchaînée à sa croyance autodestructrice en un bonheur matériel impossible à concrétiser.

Edouard salim MICHAEL
Pratique Spirituelle et Eveil Intérieur Chap 7

 

Maitriya Guru Maha Sambodhi Dharma Sangha

Bien que d’innombrables étoiles soient visibles dans la voûte céleste, le ciel est un; de la même manière, la Source de toutes les religions et voies spirituelles qui existent dans le monde est Une.

~ Maitriya Guru Maha Sambodhi Dharma Sangha

Au milieu de la caverne du coeur – Ramana Maharshi

« Au milieu de la caverne du cœur,
en forme de Moi, en forme de Soi,
unique et solitaire,
tout droit de soi à soi,
le Brahman resplendit !
Pénètre toi-même en ce dedans,
Ta pensée perçant jusqu’en sa Source,
Ton esprit plongé en soi,
Souffle et sens au tréfonds recueillis,
Tout de toi en toi fixé,
Et là, simplement, sois ! »

Ramana Maharshi

Simone weil – Ce désir insatiable

« Ce désir insatiable en nous qui est toujours tourné vers le dehors et qui a pour domaine un avenir imaginaire, nous devons le forcer à se boucler sur soi-même et à porter sa pointe sur le présent.  »
Simone Weil « Intuitions pré-chrétiennes »

 

Outre son but premier (qui est d’arriver à reconnaître la Source d’où il a émergé originellement et en laquelle il retournera à son heure de mort), la méditation aide également le chercheur à apprendre à vivre dans le présent.
Durant ses tentatives pour rester conscient et éveillé intérieurement, il ne peut manquer de constater que, lorsqu’il réussit à tenir le sentiment de lui-même dans un “maintenant continuel”, il sort du temps et commence, par là même, à être libéré des regrets et des douleurs du passé, ainsi que de ses soucis pour l’avenir, et qu’aussitôt qu’il perd ce sentiment inhabituel de lui-même (c’est-à-dire le sentiment d“être” dans un “présent continuel”), les peines et les regrets du passé, ainsi que les tourments pour l’avenir reprennent immédiatement le dessus ; il est alors à nouveau entraîné dans le mouvement d’un temps implacable, dans un devenir sans répit. Il se retrouve ainsi éparpillé dans des états intérieurs très fragmentés où, d’un instant à l’autre, il n’est jamais le même !
Edouard Salim MICHAEL
Les fruits du chemin de L’Eveil chap 1

Albert Einstein – Mon Credo – S’émerveiller

 

 

Dans un texte adressé en 1932 à la Ligue des Droits Humains et intitulé “Mon Credo”, le grand Einstein disait :

“Ce qu’un être humain peut expérimenter de plus beau et de plus profond, c’est le sens du mystère. C’est le principe qui sous-tend la religion et toute entreprise artistique et scientifique sérieuse. Celui qui n’a pas expérimenté cela, s’il n’est pas mort, est au moins aveugle.

Saisir que, derrière chaque expérience de la vie, il y a quelque chose qui échappe à notre entendement, dont la beauté et le sublime ne nous atteignent qu’indirectement, c’est ça la religiosité. Dans ce sens, je suis religieux.
Pour moi, il suffit de s’émerveiller devant ces secrets et de tenter, humblement, de saisir par l’esprit ne serait-ce qu’une image de la structure grandiose de tout ce qui est.” 
Albert Einstein

 

« Si le sens du mystère n’est pas continuellement présent à l’esprit du chercheur pour l’animer, quelque chose de vital lui manquera toujours pour donner force au travail spirituel qu’il effectue sur lui-même, rendant ainsi sa pratique sèche et incomplète.
D’où a surgi la loi qui a déterminé que deux et deux font quatre ? Et qu’en est-il des règles mathématiques d’une extrême complexité qui attendaient d’être découvertes par certains grands scientifiques et qui laissent songeur ? Est-il possible que ces étonnantes lois qui maintiennent en équilibre tout ce qui existe dans le Cosmos soient simplement la manifestation du hasard et que rien ne permette de les attribuer à un Créateur Divin ?

Edouard Salim Michael
Dans le Silence de L’Insondable Chap 13

Apprends à mourir – Ars moriendi

L’Ars moriendi (L’art de bien mourir) est le nom de deux textes latins datant respectivement de 1415 et 1540.
Ils se proposent de nous aider à bien mourir, selon les conceptions chrétiennes de la fin du Moyen Âge .

 

« Contre sa volonté meurt celui qui n’a pas appris à mourir. Apprends à mourir et tu apprendras à vivre, car il n’y a personne qui sache vivre qui n’ait appris à mourir. »Une telle démarche impliquera inévitablement le renoncement continuel à son état habituel d’être, avec ses désirs obsédants toujours changeants, ses rêveries et ses imaginations futiles. L’aspirant se verra alors confronté au problème vital de devoir, à tous moments, accepter volontairement de renoncer, ou de “mourir”, à un certain aspect de lui-même — au moins dans une certaine mesure au début — pour que quelque chose de plus haut puisse venir au premier plan de son être et occuper sa place. Il verra alors clairement combien ce renoncement s’avère difficile. »
Edouard Salim MICHAEL
La Voie de La Vigilance Intérieure chap 14

 

Il se peut que, au début de sa mystérieuse aventure spirituelle, le chercheur ne réalise pas que l’acte intérieur de “l’abandon de soi”, qui doit, petit à petit, devenir pour lui une manière d’être permanente et naturelle, constitue en réalité un apprentissage et une importante préparation pour l’heure de sa mort, l’heure de la dissolution de sa forme corporelle — un phénomène auquel nulle créature vivante (qui, pour une raison communément insaisissable, a revêtu un corps visible), nul astre céleste ni même l’Univers ne peuvent échapper.
Savoir s’abandonner intérieurement sera d’une aide inestimable pour l’aspirant lorsque surviendra le moment de sa mort physique et qu’il sera emporté par une force invisible en face de laquelle il se trouvera totalement impuissant. À cet instant fatidique, il lui sera tellement précieux de s’être déjà familiarisé avec cette subtile démarche intérieure de “l’abandon de soi-même”.
Tout son travail spirituel doit, en fait, devenir une préparation pour cette heure implacable, cet instant crucial où il sera initié à quelque chose dont il ne peut communément concevoir l’immensité — à moins qu’il n’ait déjà eu, au cours de sa méditation, un aperçu de cet état énigmatique dans lequel il sera réabsorbé après sa mort ; il sera dès lors plus confiant et pourra s’abandonner intérieurement sans peur lorsque ce moment arrivera pour lui.

Paroles du Bouddha – D’ou vient la douleur ?

D’ou vient la douleur ?

– Est-ce moi seul qui cause la souffrance Bouddha excellent demanda Kassapa.
– Non Kassapa.
– Alors, est-ce quelqu’un d’autre ?
– Non, Kassapa.
– Alors moi et quelqu’un d’autre ensemble ?
– Non, Kassapa
– Il n’y aurait donc pas de souffrance ?
– Non, Kassapa, ce n’est pas qu’il n’y ait pas de souffrance, car il y a de la souffrance.
– Bien, alors peut-être ne la connaissez-vous pas et ne la voyez-vous pas, seigneur Bouddha ?
– Ce n’est pas que je connaisse pas la souffrance ou ne la voie pas. je la connais bien et la vois.
– Mais à toutes mes questions, Bouddha excellent, vous avez répondu non — et pourtant vous dites que vous connaissez la souffrance et que vous la voyez. S’il vous plait, expliquez-moi cela.
– Kassapa, il y a deux vues erronées.
L’une dit que l’acte et toute la souffrance résultante que l’on s’attire n’a pas d’autre auteur que soi-même et qu’il en est ainsi depuis le commencement des temps.
L’autre dit que ce sont les actes d’autres personnes qui sont cause de notre propre souffrance.
Il faut éviter l’une et l’autre de ces vues, Kassapa.
Ici, nous enseignons autrement. Tous les actes, que ce soient les nôtres ou ceux d’un autre, sont conditionnés par l’ignorance et elle est à l’origine de toute cette masse de souffrance. En mettant fin à l’ignorance en nous-mêmes et, par l’intermédiaire de nous, dans les autres, la sagesse vient à l’être et la souffrance cesse.
Samyutta Nikaya l
( Le Bouddha parle Anne Bancroft Kunchab editions)

« Il faut comprendre que tout homme et toute femme qui habitent un corps fragile, à la merci des menaces qui les guettent de toutes parts, et qui n’ont pas un but spirituel pour donner sens à leur existence ne peuvent que rester des êtres tragiquement incomplets.
Ils demeurent enterrés dans le monde obscur que, dans leur ignorance, ils ont créé pour eux-mêmes, en conséquence de quoi, leurs potentialités supérieures resteront à l’état latent. Le Bouddha parle de cette ignorance spirituelle dans laquelle les êtres non illuminés sont engloutis en ces termes :
« Les mauvaises actions nous souillent dans ce monde et dans l’autre. Mais il est une souillure pire que toutes les autres, l’ignorance est la pire des souillures. » (Dhammapada, 242-243) « 

Edouard Salim MICHAEL

Dans le silence de l’insondable chap 6

La convergence des chemins – Ayya Khéma – Michèle Michael – Swami Ramdas-

« En réalité, il n’y a qu’une vérité et les mystiques de tous les âges ont toujours trouvé la même vérité. C’est une Conscience Universelle et qui peut être expérimenté durant la méditation. (..)

La Conscience Universelle n’est pas bouddhiste, mais infinie. L’infinité de l’espace n’est pas bouddhiste mais infinité. »
Ayya Khéma
Walking on Lotus Flower de Martine Batchelor

« Quelle convergence existe-t-il entre le cheminement de l’ascète yogi tibétain Milarepa et celui de la grande mystique française méconnue du XVIIème siècle qu’était Madame Guyon ? entre Ramana Maharshi et le célèbre soufi al-Hallâj ?

Quel est le dénominateur commun à ces êtres hors de l’ordinaire qui, de façons apparemment tellement différentes, ont gravi les échelons menant à la réalisation ultime ?

Ne s’agit-il pas d’une question de la plus haute importance, puisqu’elle peut permettre à une personne en recherche de s’interroger sur ce qui est essentiel et sur ce qui demeure accessoire, sur ce qu’est réellement le cœur d’une pratique et sur ce qui relève d’un contexte culturel et d’une époque ?
Les techniques employées dans l’Hindouisme, le Bouddhisme, le Christianisme ou l’Islam ont justement un point commun déterminant. Qu’il s’agisse de prières, de mantras (répétitions de mots sacrés), de méditation stricte, de visualisations, de koans, tous ces moyens visent au même but : arracher le pratiquant à ses préoccupations et rêvasseries coutumières pour le ramener au présent de manière suffisamment intense et prolongée, de sorte qu’un état d’ordre transcendant que les Chrétiens appellent Dieu, les Hindous, le Soi, et les Bouddhistes, sa Nature-de-Bouddha, puisse se révéler à lui.
La compréhension et la formulation de cette expérience qui transcende le monde des sens dépendront de l’intensité de celle-ci ainsi que du conditionnement religieux et culturel du pratiquant. Plus l’expérience sera élevée, plus son expression sera identique à toutes les époques et dans tous les pays ; moins elle sera profonde, plus elle risquera d’être mal interprétée et de renforcer des dogmes et des croyances.  »

Michele MICHAEL 

« Vous pouvez appelez Dieu par le nom que vous aimez, mais la vérité est toujours la même. »

Swami Ramdas