Une question essentielle

Quelle convergence entre l’ascète yogi tibétain Milarepa et Madame Guyon, la grande mystique chrétienne ? entre Ramana Maharshi et le célèbre soufi Al-Hallâj ? Quel dénominateur commun à ces êtres hors de l’ordinaire qui, de façons apparemment tellement différentes, ont gravi les échelons menant à la réalisation ultime ? Ne s’agit-il pas d’une question de la plus haute importance ? s’interroger sur ce qu’est le cœur d’une pratique ?

Francis Thompson – L’effet papillon

Toutes choses
Proches ou lointaines,
Secrètement
Sont reliées les unes aux autres,
Et vous ne pouvez toucher une fleur
Sans déranger une étoile.

Francis Thompson
Plus de poésie ?

le battement d’ailes d’un papillon au Brésil peut-il provoquer une tornade au Texas ? ».
En savoir plus sur l’effet papillon

SAINT AUGUSTIN: Avons-nous le sens du mystère?

Qu’est-ce que la matière ? Qu’est-ce que la vie ? Comment le grain de blé produit-il un épi ? Comment l’âme est-elle unie au corps ?… Comment expliquer cette mystérieuse montée de la sève au printemps ? Etc.

Les mystères par lesquels Dieu régit l’univers et gouverne les créatures ont perdu de leur prix en raison de leur banalité. De sorte que personne n’admire plus les œuvres continuelles de Dieu, cette multiplication des pains, par exemple, qu’effectue chaque année la germination du blé.

C’est pourquoi, par esprit de miséricorde, Dieu se réserve de faire certaines choses en temps opportun, en dehors du cours de la nature et de ses lois coutumières.

En soi et de soi, ces faits surnaturels ne sont pas plus mystérieux que les faits naturels. Mais, en voyant ces phénomènes qui sont exceptionnels, l’homme admire enfin cette puissance divine qu’il ne remarquait plus dans les faits quotidiens. » saint Augustin

Saint Augustin est l’un des pères de l’Église latine. Après saint Paul, il est considéré comme le personnage le plus important dans l’établissement et le développement du christianisme occidental. Il a été également le penseur le plus lu au Moyen Âge.

L’expérience de JE SUIS. Ceci est notre but. George ADIE

 »Si nous nous demandons :

Qui peut dire qu’il a maintenant en lui-même, à ce moment même, une forte présence unifiante ?

Le sentiment fort de sa propre réalité individuelle séparée et en même temps un état qui le relie à tout ce qui l’entoure.

C’est exactement ce vers quoi nous nous efforçons.

C’est exactement ce que nous visons.

C’est à dire un état conscient, présent, inconditionnel.

L’expérience de JE SUIS. Ceci est notre but. »

George Adie, A Gurdjieff Pupil in Australia (Joseph Azize).

Jean Staune: Notre existence a-t-elle un sens ?

Jean Staune enseigne la philosophie des sciences dans le MBA du groupe HEC. Secrétaire général de l’Université interdisciplinaire de Paris, il s’était distingué avec un premier ouvrage Science & Quête de sens dans lequel il avait rassemblé 15 auteurs dont 4 prix Nobel.

Dans le même esprit, il pose une interrogation fondamentale « Notre existence a-t-elle un sens ? » (Presses de la Renaissance), titre d’un travail qui a nécessité vingt années de recherches et la lecture de quelque mille livres !
A rebours d’une conception déterministe issue du XIXe siècle, Staune montre que le progrès scientifique, illustré notamment par la physique quantique, a atteint ses propres limites : les êtres humains savent qu’il existe un au-delà du réel auquel ils ne pourront jamais accéder, autrement dit que la science révèle en creux l’existence d’un autre niveau de réalité. Cette prise de conscience qu’il y a « une incomplétude radicale de ce monde » ouvre la voie à une réflexion métaphysique sur ce que l’être humain perçoit intuitivement à travers la croyance religieuse. Qu’il s’agisse de la matière, de l’univers, des neurosciences ou de l’Évolution, les découvertes dont Jean Staune fait ici la synthèse permettent de ré-enchanter le monde.

¶« Rien en physique quantique ne parle en faveur du déisme, ne nous incite à penser qu’un Dieu personnel se cacherait derrière le voile qui nous masque la réalité indépendante. Mais, en balayant les fondements de systèmes de pensée qui avaient pour conséquence « l’inutilité des religions », la physique quantique a ouvert de nouvelles possibilités philosophiques et religieuses comme le disent encore Sven Ortoli et Jean-Pierre Pharabod : « une chose est certaine, la situation philosophique et religieuse n’est plus bouchée comme il y a quelques décennies. Tout devient possible, et la vision assez noire, selon laquelle nous ne serions que le résultat éphèmère et sans signification de chocs et de combinaisons de « petites billes » errant dans l’espace n’est plus la vision scientifique. » Sans rien prouver directement dans ce domaine, cela redonne une certaine crédibilité à l’idée de l’existence de Dieu, comme l’a énoncé Arthur Eddington dans une phrase célèbre :  » la conclusion à tirer de ces arguments de la science moderne est que la religion redevint possible pour un scientifique raisonnable, aux alentours de l’année 1927″. (1927 est l’année de la première synthèse de la mécanique quantique).

Jean Staune
Notre existence a-t-elle un sens p. 101

Hommage à Ludwig Van Beethoven

Voir une vidéo : un hommage à Ludwig Van Beethoven

Edouard Salim MICHAEL Le role de la grande musique dans l’existence

C’est en effet un étrange prodige que la musique de certains grands compositeurs parvienne, d’une manière qui semble même miraculeuse, à élever les personnes qui l’écoutent, leur ouvrant à leur insu une porte vers d’autres dimensions liées à un aspect insondable de leur nature.

Elle peut agir si mystérieusement sur l’être d’un auditeur réceptif de manière à le placer quelque part en lui-même où il ne se trouve jamais d’habitude, éveillant ainsi en lui l’étrange sentiment de l’existence d’autres dimensions, au delà du tangible, d’où ces créations musicales ont surgi et avec lesquelles, de façon ordinairement inexplicable, ces grands compositeurs ont été en contact au moment de leurs inspirations, sans peut-être en avoir eu conscience.

Edouard Salim MICHAEL

La vigilance – Dhammapada

La Vigilance est le sentier qui mène à la Vie Eternelle. L’inattention est le sentier qui mène à la mort. Ceux qui sont vigilants ne meurent pas, ceux qui sont inattentifs sont déjà morts. » Dhammapada (21)

Sait-on réellement de quelle façon on dort en soi-même ? Saisit-on véritablement les conséquences dramatiques de ce très mystérieux sommeil diurne dans lequel l’être humain (après avoir été, pour ainsi dire, chassé de son “paradis”) est si tragiquement plongé à son insu et passe son existence entière sans jamais en avoir conscience ?
Il faut que, suite à maintes tentatives pour rester éveillé intérieurement — et maints échecs —, le chercheur en arrive à réaliser que ce n’est pas la mort physique qui constitue la véritable mort, mais plutôt le fait de dormir en soi-même !
C’est précisément ce que le Bouddha a enseigné dans cette stance du Dhammapada : «La Vigilance est le sentier qui mène à la Vie Eternelle. L’inattention est le sentier qui mène à la mort. Ceux qui sont vigilants ne meurent pas, ceux qui sont inattentifs sont déjà morts.» (21)
Peut-être sera-t-il alors possible à l’aspirant de saisir la signification de cette parole que le Christ a adressée à ses disciples (et qui n’est généralement pas comprise) : «Laissez les morts enterrer leurs morts.»
Dans le Livre des Morts Tibétain, on trouve l’énigmatique injonction suivante : «Demeure dans l’état du rien-faire, du rien-tenir*». Si le chercheur parvient, pendant ses séances de méditation, à réellement reconnaître cet état (qui est tout le contraire d’une passivité indolente) et à y demeurer, il lui sera impossible de ne pas sentir une Mystérieuse Présence, à la fois en lui-même ainsi qu’autour de lui, une Présence Sainte, inconnue de ce monde, imprégnée de la plus fine activité intérieure et d’un étrange éveil, au delà de toute conception mentale.

Salim MICHAEL 
S’eveiller : Une question de vie et de mort.

Ramana Maharshi – vidéo

 

Voir une Vidéo de Ramana Maharshi

 

Mme GUYON – Poésie mystique

Vide de tout, rien ne manque à mon âme.
Tout plein de Dieu, j’ignore mon bonheur.
Brûlant d’amour, je ne sens point de flamme ;
Possédant tout, je perds jusqu’à mon cœur.

La loi d’amour, aux autres rigoureuse,
N’a rien en moi qui ne soit naturel.
Je ne la sens dure ni savoureuse :
Tout s’y réduit au moment éternel.

Heureux moment exempt d’incertitude,
Fortuné jour, où tout homme est détruit !
Chez toi, la paix bannit l’inquiétude,
Jour permanent qui n’a jamais de nuit !…

Jeanne Marie de la Motte Guyon