Une question essentielle

Quelle convergence entre l’ascète yogi tibétain Milarepa et Madame Guyon, la grande mystique chrétienne ? entre Ramana Maharshi et le célèbre soufi Al-Hallâj ? Quel dénominateur commun à ces êtres hors de l’ordinaire qui, de façons apparemment tellement différentes, ont gravi les échelons menant à la réalisation ultime ? Ne s’agit-il pas d’une question de la plus haute importance ? s’interroger sur ce qu’est le cœur d’une pratique ?

Albert Einstein – Mon Credo – S’émerveiller

 

 

Dans un texte adressé en 1932 à la Ligue des Droits Humains et intitulé “Mon Credo”, le grand Einstein disait :

“Ce qu’un être humain peut expérimenter de plus beau et de plus profond, c’est le sens du mystère. C’est le principe qui sous-tend la religion et toute entreprise artistique et scientifique sérieuse. Celui qui n’a pas expérimenté cela, s’il n’est pas mort, est au moins aveugle.

Saisir que, derrière chaque expérience de la vie, il y a quelque chose qui échappe à notre entendement, dont la beauté et le sublime ne nous atteignent qu’indirectement, c’est ça la religiosité. Dans ce sens, je suis religieux.
Pour moi, il suffit de s’émerveiller devant ces secrets et de tenter, humblement, de saisir par l’esprit ne serait-ce qu’une image de la structure grandiose de tout ce qui est.” 
Albert Einstein

 

« Si le sens du mystère n’est pas continuellement présent à l’esprit du chercheur pour l’animer, quelque chose de vital lui manquera toujours pour donner force au travail spirituel qu’il effectue sur lui-même, rendant ainsi sa pratique sèche et incomplète.
D’où a surgi la loi qui a déterminé que deux et deux font quatre ? Et qu’en est-il des règles mathématiques d’une extrême complexité qui attendaient d’être découvertes par certains grands scientifiques et qui laissent songeur ? Est-il possible que ces étonnantes lois qui maintiennent en équilibre tout ce qui existe dans le Cosmos soient simplement la manifestation du hasard et que rien ne permette de les attribuer à un Créateur Divin ?

Edouard Salim Michael
Dans le Silence de L’Insondable Chap 13

Apprends à mourir – Ars moriendi

L’Ars moriendi (L’art de bien mourir) est le nom de deux textes latins datant respectivement de 1415 et 1540.
Ils se proposent de nous aider à bien mourir, selon les conceptions chrétiennes de la fin du Moyen Âge .

 

« Contre sa volonté meurt celui qui n’a pas appris à mourir. Apprends à mourir et tu apprendras à vivre, car il n’y a personne qui sache vivre qui n’ait appris à mourir. »Une telle démarche impliquera inévitablement le renoncement continuel à son état habituel d’être, avec ses désirs obsédants toujours changeants, ses rêveries et ses imaginations futiles. L’aspirant se verra alors confronté au problème vital de devoir, à tous moments, accepter volontairement de renoncer, ou de “mourir”, à un certain aspect de lui-même — au moins dans une certaine mesure au début — pour que quelque chose de plus haut puisse venir au premier plan de son être et occuper sa place. Il verra alors clairement combien ce renoncement s’avère difficile. »
Edouard Salim MICHAEL
La Voie de La Vigilance Intérieure chap 14

 

Il se peut que, au début de sa mystérieuse aventure spirituelle, le chercheur ne réalise pas que l’acte intérieur de “l’abandon de soi”, qui doit, petit à petit, devenir pour lui une manière d’être permanente et naturelle, constitue en réalité un apprentissage et une importante préparation pour l’heure de sa mort, l’heure de la dissolution de sa forme corporelle — un phénomène auquel nulle créature vivante (qui, pour une raison communément insaisissable, a revêtu un corps visible), nul astre céleste ni même l’Univers ne peuvent échapper.
Savoir s’abandonner intérieurement sera d’une aide inestimable pour l’aspirant lorsque surviendra le moment de sa mort physique et qu’il sera emporté par une force invisible en face de laquelle il se trouvera totalement impuissant. À cet instant fatidique, il lui sera tellement précieux de s’être déjà familiarisé avec cette subtile démarche intérieure de “l’abandon de soi-même”.
Tout son travail spirituel doit, en fait, devenir une préparation pour cette heure implacable, cet instant crucial où il sera initié à quelque chose dont il ne peut communément concevoir l’immensité — à moins qu’il n’ait déjà eu, au cours de sa méditation, un aperçu de cet état énigmatique dans lequel il sera réabsorbé après sa mort ; il sera dès lors plus confiant et pourra s’abandonner intérieurement sans peur lorsque ce moment arrivera pour lui.

Paroles du Bouddha – D’ou vient la douleur ?

D’ou vient la douleur ?

– Est-ce moi seul qui cause la souffrance Bouddha excellent demanda Kassapa.
– Non Kassapa.
– Alors, est-ce quelqu’un d’autre ?
– Non, Kassapa.
– Alors moi et quelqu’un d’autre ensemble ?
– Non, Kassapa
– Il n’y aurait donc pas de souffrance ?
– Non, Kassapa, ce n’est pas qu’il n’y ait pas de souffrance, car il y a de la souffrance.
– Bien, alors peut-être ne la connaissez-vous pas et ne la voyez-vous pas, seigneur Bouddha ?
– Ce n’est pas que je connaisse pas la souffrance ou ne la voie pas. je la connais bien et la vois.
– Mais à toutes mes questions, Bouddha excellent, vous avez répondu non — et pourtant vous dites que vous connaissez la souffrance et que vous la voyez. S’il vous plait, expliquez-moi cela.
– Kassapa, il y a deux vues erronées.
L’une dit que l’acte et toute la souffrance résultante que l’on s’attire n’a pas d’autre auteur que soi-même et qu’il en est ainsi depuis le commencement des temps.
L’autre dit que ce sont les actes d’autres personnes qui sont cause de notre propre souffrance.
Il faut éviter l’une et l’autre de ces vues, Kassapa.
Ici, nous enseignons autrement. Tous les actes, que ce soient les nôtres ou ceux d’un autre, sont conditionnés par l’ignorance et elle est à l’origine de toute cette masse de souffrance. En mettant fin à l’ignorance en nous-mêmes et, par l’intermédiaire de nous, dans les autres, la sagesse vient à l’être et la souffrance cesse.
Samyutta Nikaya l
( Le Bouddha parle Anne Bancroft Kunchab editions)

« Il faut comprendre que tout homme et toute femme qui habitent un corps fragile, à la merci des menaces qui les guettent de toutes parts, et qui n’ont pas un but spirituel pour donner sens à leur existence ne peuvent que rester des êtres tragiquement incomplets.
Ils demeurent enterrés dans le monde obscur que, dans leur ignorance, ils ont créé pour eux-mêmes, en conséquence de quoi, leurs potentialités supérieures resteront à l’état latent. Le Bouddha parle de cette ignorance spirituelle dans laquelle les êtres non illuminés sont engloutis en ces termes :
« Les mauvaises actions nous souillent dans ce monde et dans l’autre. Mais il est une souillure pire que toutes les autres, l’ignorance est la pire des souillures. » (Dhammapada, 242-243) « 

Edouard Salim MICHAEL

Dans le silence de l’insondable chap 6

La convergence des chemins – Ayya Khéma – Michèle Michael – Swami Ramdas-

« En réalité, il n’y a qu’une vérité et les mystiques de tous les âges ont toujours trouvé la même vérité. C’est une Conscience Universelle et qui peut être expérimenté durant la méditation. (..)

La Conscience Universelle n’est pas bouddhiste, mais infinie. L’infinité de l’espace n’est pas bouddhiste mais infinité. »
Ayya Khéma
Walking on Lotus Flower de Martine Batchelor

« Quelle convergence existe-t-il entre le cheminement de l’ascète yogi tibétain Milarepa et celui de la grande mystique française méconnue du XVIIème siècle qu’était Madame Guyon ? entre Ramana Maharshi et le célèbre soufi al-Hallâj ?

Quel est le dénominateur commun à ces êtres hors de l’ordinaire qui, de façons apparemment tellement différentes, ont gravi les échelons menant à la réalisation ultime ?

Ne s’agit-il pas d’une question de la plus haute importance, puisqu’elle peut permettre à une personne en recherche de s’interroger sur ce qui est essentiel et sur ce qui demeure accessoire, sur ce qu’est réellement le cœur d’une pratique et sur ce qui relève d’un contexte culturel et d’une époque ?
Les techniques employées dans l’Hindouisme, le Bouddhisme, le Christianisme ou l’Islam ont justement un point commun déterminant. Qu’il s’agisse de prières, de mantras (répétitions de mots sacrés), de méditation stricte, de visualisations, de koans, tous ces moyens visent au même but : arracher le pratiquant à ses préoccupations et rêvasseries coutumières pour le ramener au présent de manière suffisamment intense et prolongée, de sorte qu’un état d’ordre transcendant que les Chrétiens appellent Dieu, les Hindous, le Soi, et les Bouddhistes, sa Nature-de-Bouddha, puisse se révéler à lui.
La compréhension et la formulation de cette expérience qui transcende le monde des sens dépendront de l’intensité de celle-ci ainsi que du conditionnement religieux et culturel du pratiquant. Plus l’expérience sera élevée, plus son expression sera identique à toutes les époques et dans tous les pays ; moins elle sera profonde, plus elle risquera d’être mal interprétée et de renforcer des dogmes et des croyances.  »

Michele MICHAEL 

« Vous pouvez appelez Dieu par le nom que vous aimez, mais la vérité est toujours la même. »

Swami Ramdas

Tenzin Palmo – On aime surtout rêver – Un ermitage dans la neige

« Le problème de fond, c’est qu’on veut et qu’on ne veut pas l’Eveil. De petites parcelles de nous désirent l’Eveil et ces petites parties ne sont rien d’autre que l’ego qui pense que ce serait si bien, si confortable et si agréable. Mais de là à tout laisser pour y aller carrément… ! On peut le faire en un instant, mais on ne le fait pas, parce qu’on est trop paresseux. La peur et la léthargie nous arrêtent. La grande inertie de l’esprit. Et la pratique est là. Quiconque est engagé dans la voie bouddhiste sait cela. Alors, pourquoi ne parvient-on pas à l’Eveil ? Nous ne devons nous en prendre qu’à nous mêmes. Nous restons dans le samsara parce que nous trouvons toujours des prétextes. Il faudrait que nous nous réveillions vraiment ! Toute la voie bouddhiste consiste à s’éveiller. Mais le désir de continuer à dormir est si fort. En dépit de toutes nos allégations de vouloir parvenir à l’Eveil afin d’aider les êtres, on ne le veut pas vraiment. On aime surtout rêver. »
Tenzin Palmo 
(Un ermitage dans la neige Ed. Nil) ( p 235 )

 

« Si, au moyen de certains exercices*, l’aspirant parvient à vraiment voir ce que ses yeux regardent et à vraiment entendre ce que ses oreilles écoutent, il constatera qu’une étrange et silencieuse présence intérieure, ainsi qu’une conscience de lui-même qui lui est tout à fait inhabituelle commenceront à se manifester en lui.
Mais il découvrira qu’il ne peut pas ou, plutôt, qu’il ne veut pas maintenir cet état de conscience qui lui était inconnu jusqu’alors, car maintenir cette conscience de lui-même implique de s’éveiller ; or, paradoxalement, malgré tout ce qu’il peut penser, il ne désire pas s’éveiller !
S’éveiller et, surtout, demeurer éveillé exigent au commencement un effort particulier et tenace que l’on n’aime pas effectuer.
On préfère dormir tranquillement en soi-même et rêvasser — ce qui ne réclame aucun prix à payer —, plutôt que fournir les efforts nécessaires à cet éveil capital. Or, sans cet éveil, il ne peut exister pour l’être humain aucune possibilité de choix objectif et réel. Il sera toujours manipulé par les impulsions de son moi profane et par des forces extérieures, sans être capable de réaliser de quelle manière il en est le jouet.  »
Edouard Salim MICHAEL 
Pratique spirituelle et Eveil intérieur chp 10

Edouard Salim Michael – Une trace qui traverse l’oubli de la mort

Afin que cette mémoire particulière puisse s’éveiller à un moment donné chez un être humain, il faut qu’une trace ait été laissée en son être, une trace suffisamment profonde pour lui permettre de reprendre le travail spirituel ou artistique qui lui tenait à cœur et qu’il n’a pu jadis mener à son terme.

Équipé d’une certaine connaissance déjà acquise dans un passé indéterminé, mais qui restait incomplète, il revient à la vie, animé d’un désir si ardent de poursuivre l’œuvre déjà entreprise qu’il pourra faire preuve d’un courage et d’une détermination qui stupéfient le monde et demeurent une énigme incompréhensible aux yeux de ses semblables.
Edouard Salim Michael
S’éveiller, une question de vie ou de mort chap. 13

 

 

Mme Guyon : Tout est consommé dans l’unité

De la quiétude en Dieu
Mon oraison est toujours la même, non une oraison qui soit en moi, mais en Dieu, très simple, très pure et très nette. C’est un état et non une oraison, dont je ne puis rien dire à cause de sa grande pureté. Je ne crois pas qu’il se puisse rien au monde de plus simple et de plus un. C’est un état dont on ne peut rien dire, parce qu’il passe toute expression : état où la créature est si fort perdue et abimée que, quoi qu’elle soit libre au dehors, elle n’a plus pour le dedans chose au monde. Aussi son bonheur est inaltérable. Tout est Dieu, et l’âme n’aperçoit plus que Dieu. Elle n’a plus de perfection à prétendre, plus de tendance, plus d’entre-deux, plus d’union : tout est consommé dans l’unité, mais d’une manière si libre, si aisée, si naturelle que l’âme vit en Dieu et de Dieu aussi aisément que le corps vit de l’air qu’il respire.
(Madame Guyon in Martin Buber, confessions extatiques, tra. Jean Malaplate, Paris Grasset 1995)
En savoir Plus

« O toi de noble naissance, le temps est à présent venu pour toi de chercher le Sentier. Ton souffle est sur le point de cesser. Dans le passé, ton Guru t’a placé face à face avec la Claire Lumière. Et maintenant, tu es sur le point de l’expérimenter dans sa Réalité dans l’état du Bardo ; dans cet état du Bardo, toutes choses sont comme le ciel sans nuages et l’intellect immaculé et nu est pareil à une vacuité translucide sans circonférence ni centre.
A ce moment, connais toi toi-même et demeure dans cet état. »
Le Bardo-Thödol 
traduction de la version anglaise p. 91 (Le bardo du mourant) :

Le Ram Nam selon SWAMI RAMDAS

Par la répétition du Nom Divin, ton esprit n’est pas seulement débarrassé de toutes ses pensées et désirs impurs, il est aussi élevé vers l’état de conscience le plus haut où tu réalises ton union et ton unité avec Dieu. () Mais il y a une manière de le répéter — il faut le prononcer avec une foi et un amour sans mélange ; alors seulement tu sentiras que le Nom du Seigneur est très, très doux.
Pour certains, la difficulté consiste dans l’impossibilité de répéter continuellement le Nom, même s’ils le désirent. Cela veut dire que leur amour pour le Nom n’est pas plus grand que celui qu’ils portent aux objets périssables de ce monde. C’est une vérité psychologique que notre esprit pense le plus à l’objet qu’il aime le plus, et que notre désir exacerbé pousse inévitablement notre mental vers cet objet. De même si notre esprit est enflammé par l’amour intense du Nom , cet amour nous permettra de nous rappeler constamment le Nom. Lorsque cet amour est tiède et instable, notre souvenir du Nom reste instable et discontinu.

 

« Il est donc nécessaire pour le chercheur de comprendre que ses pratiques spirituelles, quelles qu’elles soient, doivent toujours être effectuées avec le maximum de vigilance et de scrupules s’il souhaite arriver un jour à un résultat valable. Cette lutte contre l’automatisme concerne en particulier les personnes pratiquant la récitation de mantras où le risque de se laisser doucement aller à rêvasser au cours de la répétition continuelle de ces mots est d’autant plus sérieux pour ce qu’elles cherchent à atteindre.

L’aspirant ne peut jamais rester assez sur ses gardes ni suffisamment attentif face au danger de l’attraction de la pesanteur dans une pratique spirituelle, une force qui, de par sa nature, cherche toujours la direction lui offrant la moindre résistance — qui est la descente !
Un aspirant peut répéter machinalement jusqu’à la fin des temps : “Om Nama Shivoham, Om Nama Shivoham, Om Nama Shivoham…” tandis que des pensées lui traversent subrepticement l’esprit ; cela ne l’emmènera nulle part, et certainement pas vers cette Réalité Ultime qu’il cherche à connaître en lui-même.  »
Les obstacles à l’Illumination et à la Libération chap 5
Salim MICHAEL

Milarépa – » Le plus élevé de tous les sentiers »

« Dans le procédé de méditation sur ce stade de tranquillité mentale (Shi-nay), en concentrant l’esprit, soit sur des formes, soit en pratiquant la méditation sans formes, l’esprit doit premièrement se pénétrer de compassion, remettant entièrement le résultat de ses efforts en l’Universelle Bonté. Secondement, le but de ses aspirations doit être parfaitement clair et défini en s’élevant dans les régions de la pensée transcendantale. Finalement, il faut prier mentalement et désirer bénir tous les autres d’une manière si sincère que cet acte mental aussi s’élève dans la pensée pure. Ceci, je crois, est le plus élevé de tous les Sentiers. »
Milarepa
extrait du livre La vie de Milarepa p 184

« Si l’aspirant veut utiliser la prière comme moyen d’atteindre l’Aspect Sublime de sa nature, il lui faut apprendre quoi prier et comment prier. Il faut également, par la pratique assidue de la méditation et divers importants exercices de concentration, qu’il élève le niveau de sa conscience pour permettre à la prière d’avoir un certain effet sur son être ».
Edouard Salim Michael 
La Quète Suprème chap 18

Dhammapada- Paroles du Bouddha – Les impuretés-

“Que l’homme sage élimine ses impuretés, une par une, jour après jour, comme l’orfèvre élimine les impuretés de l’argent.” (Dhammapada, 239)

»Combien de personnes n’entend-on pas se plaindre en disant : «Ce sont les autres qui m’ont rendu tel que je suis.» Or, elles ne réalisent pas — ou ne veulent pas accepter le fait — que, si les autres agissent à leur égard d’une manière qu’elles n’aiment pas, ce n’est que par réaction à la façon dont elles-mêmes se comportent devant eux. Il est inutile de blâmer les autres pour les défauts que l’on voit en soi-même et dont, sans peut-être en avoir conscience, on est à l’origine. On ne doit s’en prendre qu’à soi et ne pas oublier à quel point on n’est jamais conscient de la manière dont on est devant les autres et, surtout, dont on est vu par eux ! Il y a toujours un décalage entre l’image que les autres ont de nous et celle que nous avons de nous-mêmes, et ce décalage s’avère être une source constante d’incompréhensions et de souffrances. ()
Toutefois, il est nécessaire pour le chercheur de savoir comment regarder les tendances défavorables qu’il découvre en lui, ()
Il lui faut trouver une manière très spéciale de faire face à ses penchants indésirables, qui rende possible la venue au premier plan de son être d’un Mystérieux Témoin Silencieux, qui, en fait, est déjà là dans le tréfonds de lui-même, et au travers duquel il peut voir sa nullité et les aspects peu flatteurs de sa nature ordinaire sans s’en trouver écrasé ni démoralisé. ()
Il comprendra alors la nécessité pour lui, comme pour tout autre chercheur, de toujours mettre en question tout ce qui sort de sa bouche* et tout ce qu’il fait dans la vie, s’il souhaite dépasser les obstacles qui lui barrent la route vers son but  ».*Le Christ n’a-t-il pas dit à ses disciples : «Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme, mais ce qui sort de sa bouche, voilà ce qui souille l’homme.» (Matt. 15,11)