Edouard Salim Michael : L’ego, l’obstacle principal

Sans jamais en avoir conscience, chacun a une image de lui-même à laquelle il (ou elle) ne veut pas renoncer et qui lui ferme la porte à son évolution à un autre plan d’être. Cette image que l’on a de soi-même est étroitement liée à de l’amour-propre (qu’on appelle en anglais « self-esteem »). Si jamais on blesse cet amour-propre, ce « self-esteem », alors la personne passe son temps à lêcher sa blessure, comme un chien — en d’autres termes, à ruminer la blessure que son ego a reçue. Dans son aveuglement, il ou elle ne peut pas voir l’auto-considération qui l’habite et qui ne permet aucune pratique spirituelle.
Ainsi, si je demande à l’un d’entre vous s’il accepterait que, par magie, il devienne son voisin ou sa voisine, qu’il prenne son visage, son corps et sa psyché, quelle sera sa réponse ? Même si on est tout à fait insatisfait de soi-même, on ne changerait pourtant avec personne d’autre. Sans le réaliser, on est amoureux de soi-même. Il s’agit là d’un problème propre à tous les êtres humains sans exception.
Le symptôme très significatif de cet amour propre, c’est de vouloir être “ spécial”. Dans l’Hindouisme, il est dit qu’il faut devenir “selfless”, sans ego. On veut se libérer, mais se libérer de quoi ? C’est de soi-même tel que l’on est habituellement qu’il faut se libérer ; c’est seulement ainsi que l’on peut trouver l’Absolu qui nous habite. L’idée, consciente ou inconsciente, que l’on est quelqu’un de spécial doit être détruite si l’on veut pouvoir entrer un jour dans un lieu Sanctifié en soi-même.

Edouard Salim Michael Du Fonds des brumes

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