Jean Pierre Schnetzler : Je désire méditer

«  On rencontre des connaisseurs du Dharma qui savent par cœur « de la méditation nait la sagesse, sans méditation la sagesse s’évanouit » (Dhammapada 282), mais se gardent bien de méditer et ne se sont jamais demandé pourquoi ils agissaient ainsi.

D’ailleurs les laïcs ne sont pas seuls en cause et l’histoire bouddhique compte nombre de monastères où les cérémonies et la lecture des sutras ont fini par dévorer tout le temps consacré à la méditation. Dégénérescence contre laquelle tous les maîtres et ceux de l’école Zen en particulier ont toujours vigoureusement réagi. Si donc ce mal va jusqu’à frapper les monastiques, c’est qu’il est bien fondamental et difficile à parer.
En ce sens, lire ou chanter un sutra apparaît comme plus facile, plus naturel car plus conforme aux activités habituelles où l’esprit et le corps s’appliquent à un objet qui apparaît comme extérieur à eux. Ce genre d’activité ne remet donc pas en cause le sujet lui-même comme le fait la méditation où l’application de l’esprit se fait au corps et à l’esprit eux-mêmes. »
 
« Je désire méditer. Puis j’oublie purement et simplement cette velléité.
Je désire méditer. Mais des doutes se lèvent sur l’utilité de la méditation ou sur mon aptitude à la pratiquer. De fait, je remets à plus tard.

On voit ici le rôle stérilisant du doute et tout particulièrement de ce doute fondamental sur soi-même qu’on peut traduire caricaturalement par « c’est beaucoup trop beau et trop difficile pour moi ». Il y a dans cette sous estimation une méconnaissance de ce que chaque être possède la nature de Bouddha.
Je désire méditer. Hélas, mon appartement est trop bruyant ; le soir tard ou le matin de bonne heure, ne serait-il pas meilleur pour ma santé de me reposer ? je dors.
J’avais résolu de méditer. Mais, à l’heure dite, je me souviens soudain que je dois écrire une lettre, ce que je fais. A posteriori, je réalise que j’aurais bien pu l’écrire plus tard. Etc…
Et chaque lecteur, en s’observant, pourra enrichie cette liste de ses exemples vécus. »

De la méditation bouddhique par Jean Pierre Schnetzler p. 65 ed Dervy livres)

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