Imitation de Jesus Christ : Je voudrais m’unir intimement à vous et je ne puis atteindre cette ineffable union.

« Je voudrais m’unir intimement à vous et je ne puis atteindre cette ineffable union.

Je voudrais m’attacher aux choses du ciel et mes passions immortifiées me replongent dans celles de la terre.

Mon âme aspire à s’élever au dessus de tout et la chair me rabaisse au dessous, malgré mes efforts.

Ainsi, homme misérable, j’ai sans cesse la guerre au dedans de moi, et je suis à charge à moi-même, l’esprit voulant toujours s’élever et la chair toujours descendre.

Oh combien je souffre en moi lorsque, méditant les choses du ciel, celles de la terre viennent en foule se présenter à ma pensée (…) Car je confesse sincèrement que la distraction m’est habituelle.

Dans le mouvement ou dans le repos, bien souvent je ne suis point où est mon corps, mais plutôt où mon esprit m’emporte.

Je suis là où est ma pensée ; ma pensée est d’ordinaire où est ce que j’aime.

Ce qui me plaît naturellement ou par habitude, voilà ce qui d’abord se présente à elle.

Et c’est pour cela, ô Vérité,  que vous avez dit expressément : Où est votre trésor, là est aussi votre cœur.

Si j’aime le ciel, je pense volontiers aux choses du ciel. Si j’aime le monde, je me réjouis des prospérités du monde, et je m’attriste de ses adversités. Si j’aime la chair, je me représente souvent ce qui est de la chair. Si j’aime l’esprit, ma joie est de penser aux choses spirituelles.

Car il m’est doux de parler et d’entendre parler de tout ce que j’aime, et j’en emporte avec moi le souvenir dans ma retraite. »

Imitation de Jesus Christ  (Livre III chapitre XLVIII)

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