Apprends à mourir – Ars moriendi

L’Ars moriendi (L’art de bien mourir) est le nom de deux textes latins datant respectivement de 1415 et 1540.
Ils se proposent de nous aider à bien mourir, selon les conceptions chrétiennes de la fin du Moyen Âge .

 

« Contre sa volonté meurt celui qui n’a pas appris à mourir. Apprends à mourir et tu apprendras à vivre, car il n’y a personne qui sache vivre qui n’ait appris à mourir. »Une telle démarche impliquera inévitablement le renoncement continuel à son état habituel d’être, avec ses désirs obsédants toujours changeants, ses rêveries et ses imaginations futiles. L’aspirant se verra alors confronté au problème vital de devoir, à tous moments, accepter volontairement de renoncer, ou de “mourir”, à un certain aspect de lui-même — au moins dans une certaine mesure au début — pour que quelque chose de plus haut puisse venir au premier plan de son être et occuper sa place. Il verra alors clairement combien ce renoncement s’avère difficile. »
Edouard Salim MICHAEL
La Voie de La Vigilance Intérieure chap 14

 

Il se peut que, au début de sa mystérieuse aventure spirituelle, le chercheur ne réalise pas que l’acte intérieur de “l’abandon de soi”, qui doit, petit à petit, devenir pour lui une manière d’être permanente et naturelle, constitue en réalité un apprentissage et une importante préparation pour l’heure de sa mort, l’heure de la dissolution de sa forme corporelle — un phénomène auquel nulle créature vivante (qui, pour une raison communément insaisissable, a revêtu un corps visible), nul astre céleste ni même l’Univers ne peuvent échapper.
Savoir s’abandonner intérieurement sera d’une aide inestimable pour l’aspirant lorsque surviendra le moment de sa mort physique et qu’il sera emporté par une force invisible en face de laquelle il se trouvera totalement impuissant. À cet instant fatidique, il lui sera tellement précieux de s’être déjà familiarisé avec cette subtile démarche intérieure de “l’abandon de soi-même”.
Tout son travail spirituel doit, en fait, devenir une préparation pour cette heure implacable, cet instant crucial où il sera initié à quelque chose dont il ne peut communément concevoir l’immensité — à moins qu’il n’ait déjà eu, au cours de sa méditation, un aperçu de cet état énigmatique dans lequel il sera réabsorbé après sa mort ; il sera dès lors plus confiant et pourra s’abandonner intérieurement sans peur lorsque ce moment arrivera pour lui.
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