Ajahn Brahm : Manuel de méditation

« La meilleure de toutes les communautés », selon le Bouddha, « est celle où les moines les plus anciens sont frugaux et appliqués, occupent utilement leur temps en retirés du monde, et consacrent leur énergie à atteindre ce qui reste à atteindre, à comprendre ce qui reste à comprendre, et à réaliser ce qui reste à réaliser » (AN, III, 93).

Il est donc bien clair que le Bouddha affirme qu’il y a des buts à poursuivre. Ses disciples étaient bien conscients qu’ils devaient s’efforcer d’atteindre des objectifs spirituels. Les réalisations les plus hautes étaient à leur portée, mais seulement s’ils s’y consacraient totalement. Les suttas affirment clairement que la pratique bouddhique ne convient pas à ceux qui sont paresseux. Seuls les arahants n’ont plus rien à faire (MN, 70, 12), et pourtant, même eux, ces pleinement éveillés, travaillent très souvent inlassablement au bien-être ultime d’autrui.

 
Dans ce livre, j’ai encouragé la poursuite de nombreux buts spirituels, de quelques unes des réalisations les plus sublimes qui soient accessibles au monde d’aujourd’hui, parmi lesquelles se trouve le but le plus merveilleux de tous, le plein éveil, qui est la même réalisation que celle du Bouddha.
Certains disent qu’il n’y a rien à atteindre. Ceux qui suivent un conseil aussi fâcheux n’aboutissent évidemment à rien. Seule demeure leur sottise, aussi pesante que jamais, dont témoignera la tourmente que créeront dans leur vie une avidité et une aversion insurmontées. Être né comme être humain est une occasion très précieuse de progresser sur la voie de la sagesse, occasion malheureusement trop souvent gâchée dans une paresse langoureuse ou dans des activités oiseuses. Le Bouddha recommandait de pratiquer l’entraînement avec le même sens de l’urgence que si nos vêtements étaient en feu. Voilà pour ce qui est du temps perdu.

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